RDC : le Yéménite Kasamba VS des journalistes sous somnifère

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Descendu sur le plateau télé de B-One pour défendre Joseph Kabila, péremptoire, ton professoral, le journaliste Jean-Marie Kasamba apostrophe presque Magic Wawina qui l’interviewe : « Vous savez où se trouve le Yémen ? En Afrique ». C’est indiscutablement la bourde la plus monumentale et la plus célèbre de l’histoire du journalisme en RDC. Le professeur Munsoko avait l’habitude de demander à ses étudiants, dans ses premiers cours de radio-télévision, quel était le premier objet que chaque rédaction devait acquérir en priorité, alors que les étudiants citaient majoritairement le dictionnaire, il répondait avec un sourire malicieux : « La carte du monde ». Sa propension à défendre Joseph Kabila envers et contre tout venait de jouer un tour au confrère Jean-Marie Kasamba. Comme son zèle qui vient de dresser la profession contre lui après avoir intimé l’ordre aux organes de presse de ne pas évoquer les résultats officieux de l’élection présidentielle au Congo d’en face. Vent debout, les journalistes de Kinshasa demandent sa démission. En cause : sa double casquette de propagandiste du pouvoir et journaliste mais aussi sa volonté de contrôler et d’orienter « le contenant et le  contenu » des médias paraissant ou diffusant à Kinshasa.

Depuis le vendredi 25 mars 2016, une pétition réclame la démission de Jean-Marie Kassamba : « Nous, journalistes sociétaires de l’Union nationale de la presse congolaise (UNPC) section Kinshasa , venons solliciter la démission le plus vite possible de Jean-Marie Kassamba, président provincial, suivie de sa radiation de la profession ». Les signataires de cette lettre dénoncent, dans différentes déclarations, le « musèlement de la presse et des actes qui frisent le terrorisme envers les journalistes et leurs médias. »

Pour rappel, Jean-Marie Kasamba avait été élu, il y a 18 mois, avec 64 voix sur 88, soit 73 % de voix, par les mêmes journalistes qui font semblant de découvrir aujourd’hui sa double casquette. N’avaient-ils pas, à l’époque, ouvertement, rêvé que la manne du pouvoir allait suivre le principe des vases communicants ? Jean-Marie Kasamba ne paierait-il pas le fait de manger trop et tout seul pour ne proposer que son arrogance et son autoritarisme aux confrères qui l’avaient élu ? Étrange, cette courte amnésie sur les dispositions statutaires qui avait laissé ces journalistes élire l’actuel  président de l’UNPC/Kinshasa.

Dans la conjoncture politique actuelle de la RDC, doit-on faire confiance à de tels journalistes pour éclairer les Congolais sur les dispositions de la constitution, objet des controverses entre majorité et opposition ? Est-ce aussi sérieux de confier une chaîne de télé et le syndicat de la corporation à  un journaliste qui change les pays de continent au gré de ses humeurs et qui se prend pour le commissaire d’Etat à l’orientation nationale ?

Aux prochaines élections de l’UNPC, interdiction de prescrire du somnifère aux journalistes. |Botowamungu Kalome (AEM)