12 octobre 1989 -12 octobre 2025: Franco Luambo Makiadi , 36 ans déjà ! 

Avatar photo

Cela fait aujourd’hui 36 ans que disparaissait le grand musicien africain Franco  » De mi amor « , né Lokanga Lua Ndjo Pene Luambo Makiadi, qui a été à la base de la création de l’une des deux écoles de la musique congolaise moderne : l’école « O.K. Ondemba », l’autre étant  » l’école African Jazz  » de Kallé Jeff.

En tant que Ngembo, j’ai vu Franco pour la première fois, au « Sentiment bar » de Matete où il se produisait souvent les mercredis et les week-ends. Nous sommes dans les années 60. À l’époque, les concerts démarraient entre 16h et 20h. Les ténors de l’OK Jazz étaient Vicky Longomba, Édo Nganga, de la Lune, Dessouin, Simon Moke, Isaac Musekiwa…Ceux-ci arrivaient avant Franco et démarraient avec la musique dite « Jazz » (variétés internationales) et Franco, dès son arrivée à bord de sa voiture sport Triumph cabriolet ou avec sa Vespa, changeait la donne, d’abord avec du folklore Kongo …

En 1968, je devins pigiste au quotidien du matin  » Étoile du Congo  » (ancêtre de Salongo). La chronique musicale n’était pas vraiment en vogue ; juste une colonne consacrée à la Culture qu’animait tour à tour Jean-Jacques Mbombo et Edi Mavomo. Ce dernier m’a, pour la première fois, envoyé pour une interview avec Franco chez lui, dans la commune de Limete, non loin de notre rédaction ! C’est avec la peur au ventre que je me prêtai au jeu. Mais le courant passa vite et ensuite, je me suis mis à le fréquenter. De « Ngembo », je devins journaliste. Mais lui est toujours resté mon idole …

Dans les années 70, le président Mobutu lui a offert un équipement de musique, des véhicules dont un autocar Mercedes, un studio mobile, etc. Alors que j’étais devenu reporter sportif, Franco venait me chercher dans ma commune de Matete à bord d’une kombi ambulance VW, don de Mobutu, pour aller prendre un pot au « Palmarès « , propriété du cameramen Masamba à Yolo Sud avant de nous rendre au stade Tata Raphaël suivre la rencontre de football de son club V. Club qui était aussi mon club préféré à Kinshasa avant d’aller terminer le dimanche, au bar Vis-à-vis  » Nganda Tshibuabua  » où se produisait le Tp OK Jazz et où sa mère(Mama Hélène Mbonga ) vendait les « Malewa » que ́l’on raffolait. (…) Plus tard lorsque sa santé s’est dégradée, Franco est resté chez lui à Limete, privé d’activités ; je lui rendais visite. Je l’ai revu à Bruxelles dans son appartement qu’occupait Décante, son agent qui m’hébergeait de temps en temps.

C’est la dernière fois que je l’ai vu amaigri, très malade, il m’a appelé comme il aimait me désigner Bayete, avec une voix inaudible. Aujourd’hui, j’essaie de me remémorer les moments passés ensemble qui méritent tout un livre avec des anecdotes.

Paix éternelle à son âme ! | Paul Bazakana(AEM)