RDC : « La police de Félix Tshisekedi » braque la pudeur et envoie balader la déontologie

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Q uand il était opposant, en cas des violences policières notamment des répressions sanglantes, Félix Tshisekedi identifiait les forces de l’ordre comme « La police de Joseph Kabila ». Par analogie, « sa » police, « la sienne », celle de Félix Tshisekedi a réussi l’exploit inédit, sans doute une première mondiale, le jeudi 16 octobre 2025, d’interpeller un groupe de braqueurs au nombre de 1. Pas que. Sans que l’on ne sache trop comment ni pourquoi, la suspecte s’est retrouvée nue, son anatomie intime filmée, zoomée, exhibée par des policiers qui désignent son sexe par un mot trash, vulgaire et tout en invitant le public à le regarder. Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Au moins un policier palpe ou triture l’appareil génital, question peut-être de vérifier la qualité de ce qu’il traite comme un vulgaire objet qui, peut-être dans son imaginaire, a muté après avoir connu 33 hivers et 33 printemps d’affilée… puisque la suspecte vivrait en Allemagne depuis 33 ans.

L’opposant Félix Tshisekedi avait promis la transparence en matière d’ordre et de sécurité, « sa police » l’a pris au mot : ses éléments ont filmé la nudité de la suspecte, farfouillé dans son intimité, l’ont interrogée sur le champ… le tout filmé et balancé instantanément dans les réseaux sociaux. Secret de l’instruction et confidentialité des interrogatoires ? Ce ne sont pas manifestement les valeurs de la maison. La suite des interrogatoires dans les locaux de la police aussi se retrouve très vite sur Facebook, Tiktok… Le show va continuer à la chambre d’hôtel louée par la dame. Alors que la réceptionniste est présente et qu’elle pourrait ouvrir la porte avec la clé, la police choisit le spectaculaire et casse la porte avec un bélier. Mieux, ils vont même rejouer la scène de leur entrée en demandant au cameraman de bien se positionner et de trouver un meilleur angle.

Le ministre de l’intérieur bombe le torse

En fin de journée, le vice-premier ministre qui a le portefeuille de l’intérieur salue le « professionnalisme » de ses troupes et parle des vies sauvées, des vies qu’une arme factice allait faucher. Sur le site du braquage, alors que ces collègues couraient vers la banque sans les accessoires de protection habituels, un policier « rampait » à quatre pattes et à la vitesse d’un escargot déclenchant l’hilarité des badauds. Un autre policier figé comme une statue de Buddha, assis dans un véhicule militaire, pointait le bélier porté sur son épaule vers la banque comme un lance-roquettes.

Cette image d’une police dépareillée et au fonctionnement désordonné est symbolique et illustrative de l’impuissance décriée ces derniers temps du ministre de l’intérieur face à la multiplication d’assassinats et de braquages. D’où les soupçons d’une braqueuse piégée ou recrutée pour offrir à la police la possibilité de réaliser une démonstration de force. La prompte omniprésence des cameramen et la fuite effrénée des images des auditions et de la perquisition dans les réseaux sociaux tendent à renforcer ces soupçons.

La clameur publique y serait sans doute pour quelque chose : les policiers qui ont eu des gestes répréhensibles envers la braqueuse ont été interpelés et sont en cours de jugement, cela nous aura épargné la phrase culte de Félix Tshisekedi : « Je n’étais pas au courant »| Botowamungu Kalome (AEM)