
D ans « Flash » le dernier album de Papy Tex, Madilu avait interprété avec lui en duo la chanson « Bomoyi ya moto » qui évoque la mort. Une chanson prémonitoire, dira-t-on aujourd’hui, dans laquelle l’auteur dit notamment : « Bomoyi ya moto ezali lokola milinga ya likaya » qu’on pourrait traduire en « Ainsi s’éteignent des vies comme la fumée d’une cigarette qui s’évanouit dans l’atmosphère.»
Très affecté et un brin fataliste, Papy Tex rappelle les liens très forts qui existaient entre Madilu, Pépé Kallé et lui :
« Madilu je l’avais connu sous le nom de Jean de Dieu Bialu au sein de l’orchestre « Bamboula » de Papa Noël Nedule. À l’époque, il voulait absolument chanter comme Sam Mangwana qui était son idole. Après notre départ de l’orchestre Bamboula, nous nous sommes séparés mais on continuait à s’appeler « ndoyi » (homonymes), parce que lui, Pépé Kallé et moi nous portions le même prénom de Jean : Jean Bialu, Jean Kallé et Jean Dode. Les liens qui nous unissaient étaient tellement forts et lui voulait absolument rester avec nous qu’il se mit à imiter la voix de Pépé Kallé au lieu de celle de Sam Mangwana »
« Même si lui a fait l’essentiel de sa carrière au sein du Tout Puissant OK Jazz, nous sommes restés très proches. C’est ainsi que quand je faillis perdre mes jambes dans un accident de circulation en Belgique, il fut le seul musicien de passage ou installé en Europe, avec José Kapesa (de la maison de production Casa Tropicale musica ndlr) qui me rendait visite. Et quand il a été congédié de l’OK Jazz, il est allé demander conseil à Pépé Kallé qui lui recommanda de monter son propre orchestre et lui remit 500 dollars pour faire face aux premières dépenses. C’est Madilu lui-même qui m’avait informé de cela ».
« Avec tous ses proches que j’ai perdus, je rejoins Koffi Olomide quand il dit dans la chanson « Dieu voit tout » : « La vie c’est rien » ».|Propos recueillis par Bazakana Bayete (AEM)