Considéré comme le dauphin de José Eduardo dos Santos, le vice-président angolais Manuel Vicente, surnommé «Monsieur Pétrole », aurait présenté sa démission au chef de l’État, démission rejetée par ce dernier, selon la même source. Haut cadre du régime, cet ancien président du conseil d’administration de Sonangol, la compagnie pétrolière nationale, est plus le choix d’Eduardo Dos Santos contrairement à la majorité des cadres de leur propre parti, très critiques sur son engagement idéologique. Le journal angolais Folha8 attribue ce soutien au fait que c’est lors de son passage à la tête de Sonangol que « les enfants, proches parents et conseillers directs du président de la république se sont enrichis ».
La décision de Manuel Vicente serait, semble-t-il, «irrévocable», déçu par ce qu’il considérerait comme une «déflation des fonctions» et du rôle qu’il aurait espéré jouer en qualité du numéro deux de la République. À ce poste, il rêvait de faire de l’Angola un petit Singapour : « Il avait de bonnes idées, beaucoup de projets et envisageait de mettre en œuvre des programmes économiques et sociaux, grâce au bon carnet d’adresses qu’il s’était constitué à l’époque où il tenait les rênes de la société Sonangol. Mais la puissante machine du système l’en a empêché». À contrario, ses détracteurs lui attribuent l’échec de la mise en œuvre des projets économiques et sociaux, avec le soutien de Sonangol, au cours de sa gestion. Ceux-ci soulignent, en effet, que la conjoncture favorable de l’époque aurait pu être profitable à la réalisation des projets de la Zone économique spéciale et des centralités urbaines (SEZ).
Autre élément qui aurait motivé la démission du vice-président : la désignation, par le président, de sa fille pour restructurer la compagnie Sonangol, avec un budget évalué à 3.500.000 dollars par mois. Manuel Vicente vivrait comme un désaveu qu’on n’ait pas recouru à son know how et celui d’autres cadres compétents et à moindre coût.| Jossart Muanza (AEM)