
B azakana Bayete, conseiller à la rédaction à AEM, chroniqueur de musique dès 1969 d’abord au quotidien du matin « Salongo », administrateur de l’Afrisa de Tabu Ley, qui a côtoyé quasiment tous les grands noms de la musique africaine, évoque un moment-clé de la carrière de Madilu dont il a suivi de près les grandes péripéties.
« Madilu aurait pu faire carrière dans le foot car il était doué, mais l’appel de la musique avait été plus fort. Et le groupe au sein duquel il devait faire sa carrière était l’Afrisa International de Tabu Ley. Mais ce dernier avait très peu de considération pour Madilu qu’il considérait alors juste comme un chanteur qui ne valait que par sa capacité à adopter le timbre vocal de Pépé Kallé. Ce n’était pas là la seule raison : Papa Wemba qui venait d’intégrer cet orchestre voyait en Madilu une concurrence féroce qu’il ne souhaitait manifestement pas affronter (…) Ces réticences débouchèrent sur un terrible affront subi par Madilu à l’aéroport international de Ndjili. En 1978, alors qu’Afrisa s’apprêtait à prendre l’avion pour le Sénégal, Tabu Ley me chargea de lui annoncer qu’il ne ferait pas le voyage afin qu’il reste s’occuper de sa femme qui était souffrante. Insupportable pour le Grand Ninja car Papa Wemba et Rigo Star avaient eux fait le voyage »
« Deux personnes ont, en effet, aidé Madilu à lancer véritablement sa carrière musicale et à laver cet affront : le producteur Cover et Luambo Makiadi Franco. Ce dernier décida de le propulser au devant de la scène afin de faire face au comportement de Ntesa Dalienst et Josky Kiambukuta devenus moins soumis et incontrôlables par le Grand Maître. Cette collaboration stratégique détonna tout de suite avec la chanson fétiche « Non » »
« C’est par ailleurs un grand ami, un presque parent que je viens de perdre. Nos deux familles étaient très proches et ce fut un choc pour moi quand sa femme Biya m’a appelé pour m’annoncer cette perte irréparable ».|La rédaction d’Afriqu’Échos Magazine (AEM)