Manda Tchebwa établit un pont entre le CICIBA et l’Université Kongo

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Récemment nommé directeur général du Centre international des civilisations bantoues (CICIBA), le professeur Manda Tchebwa, ancien directeur artistique du Marché des arts et spectacles africain (MASA) et directeur de cabinet du ministre de la Culture et des arts, a été reçu par le grand chancelier de l’université Kongo, l’honorable Batangu Mpesa, le 24 août 2014, au Salon Yenge de la Place Manadiar à Kinshasa.

Grand défenseur de la langue kikongo, Batangu Mpesa a reçu le professeur Manda Tshebwa a qui il a fait un don d’un lot d’ouvrages dont Kisi Nsi et Ndinga, Kanda ye nsi, recueils de proverbes kongos ; Makwela meto sur le mariage chez les Kongos ; Congo sans paludisme, document écrit en kikongo qui répertorie les plantes médicinales locales utilisées pour soigner le paludisme, la chronobiologie du plasmodium et les éléments du paludisme. Et pour cause, la thèse de doctorat du nouveau directeur général du CICIBA était basée sur la diaspora kongo aux Amériques. Et pour lui permettre de lire ces documents, le grand chancelier de l’université Kongo, Batangu Mpesa, lui a également remis un dictionnaire écrit par un missionnaire suédois.

Pour expliquer le sens de cette cérémonie, Batangu Mpesa a utilisé l’adage Kongo qui dit : « Instruis l’enfant qui s’en va à la danse et non celui qui en revient » en d’autres termes vaut mieux donner des conseils avant que quelqu’un ne passe à l’acte pour qu’il en tienne compte et non après qu’il a agi. Concernant la civilisation Kongo, l’une des grandes composantes de la famille des civilisations bantoues, qui va de l’Angola jusqu’au Gabon en passant par la RDC et la République du Congo, et qui s’est exportée vers les Amériques, il a émis le souhait de la mise en place d’un cadre de collaboration entre l’Université Kongo et le CICIBA en vue de la conservation et de la promotion de ladite civilisation.

Dans le même esprit, Dr Mayengo, poète, peintre, critique d’arts, philosophe et médecin s’est appesanti sur l’origine et l’expansion des peuples bantous à travers l’Afrique subsaharienne et leurs principales caractéristiques conservées à travers le temps : « La résistance d’un peuple se traduit par la résistance culturelle, par le maintien de sa culture, il n’y a que de cette façon qu’un peuple peut résister à toutes sortes d’agressions culturelles » a-t-il souligné. Faisant un parallèle avec la Grèce antique, il a poursuivi en ces termes :« à l’instar des grandes écoles d’initiation philosophique telles que l’Académie d’Athènes de Planton et le Lycée d’Athènes d’Aristote, les Kongos avaient aussi les leurs comme les Kikimba, Lemba, Buelo, Kimpasi, etc. de véritables universités où on formait des médecins, des magistrats, des forgerons et autres. » Selon lui, « les peuples Kongos sont descendus très bas et c’est à travers ces écoles que devaient se développer les valeurs kongos ou bantoues en général. »

Pour sa part, Manda Tchebwa a rappelé que l’une des missions du CICIBA est la mise en place d’un centre de documentation et de recherche sur les civilisations bantoues d’où l’importance de collaboration entre l’université Kongo et le CICIBA. Et de souligner également que le CICIBA est une plateforme de coopération et d’échanges entre différentes civilisations. Tout en reconnaissant la tâche ardue de restructurer et de redynamiser le CICIBA en sommeil depuis 5 ans. Pour rappel, le CICIBA est composé de 11 pays africains et les Bantous constitueraient les 2/5 des populations africaines.|Herman Bangi Bayo(AEM), Kinshasa, RDC

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