Quelle mouche a donc piqué le Grand Mopao ? Le chanteur a été interpellé, placé en garde à vue et finalement expulsé vers la RDC suite à la diffusion sur la toile d’une vidéo amateur le montrant, visiblement sur les nerfs, assénant des coups de pied à l’une de ses danseuses, en présence de la foule. Et des agents de police. La scène, filmée par un badaud , s’est déroulée le vendredi 22 juillet à leur arrivée à l’aéroport international Jomo Kenyatta (JKIA) de Nairobi où il devait se produire samedi. Sur la vidéo, on voit aussi les agents de l’ordre intervenir pour protéger la jeune femme et tenter de calmer Koffi Olomide qui s’acharne sur sa victime. Les images de cette agression ont fait le tour du monde et suscité une vague de protestations. Les Kenyans sont allés jusqu’à appeler au boycott du concert. Plus tard, dans la soirée, Koffi Olomide, invité de Citizen TV, a nié catégoriquement les faits : « J’ai voulu, avec ma jambe, empêcher un coup de partir sur l’une de mes danseuses, que je suis venu défendre et pour empêcher surtout qu’il y ait du désordre à l’aéroport ». Pire, il va même jusqu’à se poser en victime et accuse : « Avec Internet, les gens ont fait un petit montage pour donner l’impression que j’ai donné un coup de pied… J’ai vu la vidéo comme vous. Il y a eu une petite découpe de la vidéo (…) Les gens n’ont pas tout vu (…) Quel intérêt j’ai à frapper quelqu’un ? »
Sauf que, Citizen TV passe et repasse la vidéo pour le confondre. Acculé, il va ensuite reconnaître en minimisant l’incident en déclarant avoir agi de la sorte pour tout simplement protéger ses danseuses d’ une agression extérieure (alors que la victime est bel et bien une de ses danseuses qui était d’ailleurs habillée en rouge et noir comme ses collègues) : « Une personne qui ne fait plus partie de Quartier Latin est venue disputer mes danseuses à l’aéroport de Nairobi, je suis intervenu pour les séparer…. Mais pour salir mon image, l’on cherche à travestir les faits et me faire passer, comme d’habitude, pour le méchant » a expliqué le chanteur. Avant de reconnaître : « Je suis intervenu avec force. Mais c’était pour les calmer et défendre mes danseuses. Je n’ai frappé personne ! »
Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose…
Autre version, qui ne tient pas la route : « À notre arrivée à l’aéroport, une dame a commencé à insulter et voulait se bagarrer avec les dames qui sont venues avec moi, d’après ce qu’on m’a expliqué, car j’avais le dos tourné, en faisant une interview avec une télévision kényane », a expliqué Koffi Olomidé. Avant de présenter publiquement ses excuses. Ridicule !
Le comble, sur sa page Facebook, il va diffuser un élément où on le voit prendre à témoin la danseuse, Pamela qui, après le démenti de son patron, va à son tour, récuser la thèse de l’agression. Elle va même dire du bien de son patron qui l’aime bien, qui l’aime tellement qu’il n’oserait pas porter la main (ou le coup de pied) sur elle. C’est clair comme de l’eau de roche. Logique. La jeune femme n’irait tout de même pas jusqu’à contredire son patron. Au risque, bien évidemment, de compromettre sa carrière et son avenir.
Pour ajouter à la mise en scène, Mopao va lui demander, en pleine émission, de le prouver par de gros et tendres baisers sur la joue. Incroyable, mais vrai ! Dans un autre élément posté sur le mur de la star du tchatcho, la chanteuse Cyndi le cœur, la directrice artistique de son groupe Quartier Latin, répète, à l’instar d’un perroquet, les mêmes propos… Scandaleux !
Le Kenya ne s’en laisse pas conter
Interpellé au sortir des studios de télévision Citizen, après son interview télévisée, le chanteur qui espérait s’en tirer à si bon compte, sera immédiatement emmené au poste de police de l’aéroport.
Suite à l’indignation suscitée par l’incident, l’inspecteur général de la police Joseph Boinnet a en effet ordonné l’arrestation du chanteur en vue de le présenter lundi à un juge ou de l’expulser vers la RDC. Certaines rumeurs ont même évoqué une éventuelle extradition vers la France où le chanteur est inculpé de « viol sur mineures, séquestration, actes de barbarie en bande organisée et trafic d’êtres humains ». Ce qui aurait été évité de justesse grâce à l’intervention des autorités de Kinshasa, lesquelles auraient réclamé le renvoi de l’artiste vers son pays.
Dans la foulée, la Commission nationale sur le genre et l’égalité s’est fendue d’un communiqué appelant l’Inspecteur général de la police kényane à ouvrir immédiatement une enquête. Elle a en outre recommandé que son visa kenyan soit révoqué de façon permanente estimant que son comportement est une insulte aux Kenyans et ne peut être toléré sous aucune forme, car il constitue une violation flagrante des droits de l’homme
« Le Kenya ne tolère pas les actes déshumanisants contre les femmes. Nous espérons que cette action (arrestation) servira de leçon pour lui et d’autres personnes de son acabit à ce que la violence fondée sur le genre ne sera pas tolérée. (…) Tous ceux qui se livrent à un tel comportement archaïque vont faire face à la force de la loi, indépendamment de leur position sociale ou leur pouvoir économique», lit-on dans le communiqué signé par la secrétaire générale de cette commission. Sicily Kariuki
De son côté, la députée kényane Joyce Lay, a par ailleurs réclamé l’arrestation de Koffi Olomidé et la saisie de son passeport.
Koffi Olomidé a finalement été expulsé vers Kinshasa après une nuit de garde à vue au poste de police de l’aéroport international Jhomo Kenyatta, rapportent samedi plusieurs de nos confrères dont Citizen TV Kenya qui suit de près l’affaire.
Koffi Olomide, qui devait se produire également la semaine prochaine lors du salon de l’agricuture à Lusaka, en Zambie, a vu son concert annulé. « À la suite du regrettable incident au Kenya concernant Koffi Olomide, la Compagnie du salon agricole et commercial de Zambie a décidé d’annuler son concert », a déclaré dans un communiqué le responsable de cette compagnie, Ben Shoko.|Jossart Muanza (AEM)