L’Angola sollicite un moratoire sur le remboursement de sa dette à la Chine

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Lors de sa visite officielle en Chine, du 8 au 13 juin 2015, le président angolais, José Eduardo dos Santos, a sollicité à Beijing, un moratoire d’au moins deux ans pour le remboursement de la dette de son pays vis-à-vis de la Chine et a négocié, par la même occasion, l’octroi de nouvelles lignes de crédit ou l’extension de celles déjà en cours.

Le président dos Santos, qui s’exprimait à l’occasion de l’ouverture des pourparlers avec son homologue chinois Xi Jinping, a fait part de la volonté de l’Angola de poursuivre la coopération avec la Chine dans les domaines de l’infrastructure de base et économique ainsi que dans ceux de l’éducation, des sciences, de l’énergie et de l’eau, de l’agriculture, de l’industrie de transformation, de la Géologie et des Mines, de la formation des techniciens entre autres…

Pour justifier la demande du moratoire, le président angolais a évoqué la « grave » crise à laquelle son pays fait actuellement face, crise liée au fait que son économie dépend essentiellement de l’exportation d’un produit unique qu’est le pétrole brut, qui représente environ 90% du total des exportations angolaises. « La condition indispensable pour continuer à réaliser de bons résultats dans la coopération économique et bilatérale est la mise en œuvre d’une politique macroéconomique garantissant la stabilité et la croissance économique durable », a estimé le chef de l’État angolais. Et d’enchaîner : « La mise en application coordonnée des politiques fiscales, monétaire et de change permet d’avoir sous contrôle l’inflation qui est actuellement d’environ 8% et les politiques publiques ont déjà été adoptées en vue de parvenir à une plus grande diversification de l’économie dans les prochaines années.»

Et les conséquences sont immédiates : « La baisse significative du prix du baril de pétrole brut ayant pour conséquence la forte réduction des recettes de l’État nous a obligés à revoir à la baisse le budget général de l’État et de limiter les dépenses liées à la réhabilitation des infrastructures économiques et sociales et à la promotion de l’investissement public et privé. Aussi, dans le cadre de notre partenariat stratégique, nous envisageons des accords bilatéraux avec la République populaire de Chine, en vue d’accélérer la mise en œuvre de notre Programme d’économie diversifiée, confiants dans notre capacité technologique et les moyens dont le pays dispose » a précisé l’homme d’État.|Jossart Muanza(AEM)