Le peintre Van-Andrea à la croisée des écoles

Diplômé de l’école nationale des beaux-arts de Brazzaville, grande figure de la jeune création contemporaine congolaise, Van-Andrea, à peine âgé de 24 ans, assume l’influence du plasticien haïtien Mario Benjamin et de la Congolaise Bill Kouélany par la fusion de leurs styles : mixture du collage du textile, de la couture, de l’acrylique, et du spray. Le centre d’art contemporain « Les Ateliers Sahm » lui ouvre les portes pour une exposition en solo du 11 mars au 11 mai 2017 intitulée « L’influence de Mâ Mpolo » avec la présence, lors du vernissage, les ambassadeurs de France, des USA et de la représentante de l’UNESCO au Congo et de la sénatrice Fouty Soungou, marraine de l’exposition.

Van-Andréa se situe dans le mouvement des peintres surréalistes. Le choc des cultures est transcendé et son travail s’apparente au célèbre tableau L’origine du monde du peintre français Gustave Courbet. Une démarche que son initiateur a promenée à travers le monde : Pointe-Noire, Kinshasa, à la Fondation Blachère, en France, en 2015, à la Biennale de Dakar en 2014 et 2016, au Festival Ostrale’ 15 en Allemagne, en 2015, en Suisse, lors d’une résidence organisée par Gästeateliers Krone à Aarau, d’octobre à décembre 2016.

Quatorze tableaux constituent cette exposition dont le personnage imaginaire du thème de cette exposition « l’Influence de Ma-Mpolo », est une femme dont le nom signifie dans une des langues vernaculaire du Congo « annonce des nouvelles ». À travers ce thème, l’artiste dénonce la dépigmentation de la peau et la chirurgie esthétique pratiquées par les femmes africaines qui sapent leur teint d’ébène naturel d’antan. C’est une forme d’immigration dont parle Franklin Boukaka dans sa chanson  Likambo.

En marge de cette exposition, les amateurs d’art ont eu droit aux performances de Mariusca « l’impératrice du slam congolais ainsi que des slameurs Francis, de Rodney Nzabakani et de Schadrac Missidimbazi dit l’ombre du jour. L’Armée Street, qui est un groupe musical, a présenté le Krump, un style de musique populaire urbaine provenant des États-Unis, sous le thème « La violence conjugale ». À noter également Roseline Sikila, artiste-styliste-modéliste et désigner qui a présenté ses œuvres, avec des mannequins en herbe pour sa toute première fois en public.|Aimé Makiza (AEM), Brazzaville, Congo