Le Prof Franck Mambi se rappelle : « À 23h00 , il n’ y avait que 800 personnes, ce fut la grosse panique !…

Sur le plan humain, la préparation du Zénith fut une vraie aventure pleine de fraternité et de camaraderie. C’était la belle époque du rapprochement entre les structures de Générations Zaïko : GZFrance, GZSuisse, GZBelgique, GZAllemagne, GZHollande, GZEtats-Unis, GZkin,GZBrazzaville…Nous avons réussi à rassembler ce qui, jusque là, était épars en créant une vraie chaîne d’union. Il fallait prouver, par cette mobilisation sans précédent du « peuple » de Zaïko, à ceux qui ont prématurément signé l’acte de décès de notre groupe, que “la magie de Zaïko ne cessera jamais d’opérer“.

Je garderai encore, pour longtemps en mémoire, deux moments émouvants. Le 3 avril 2002 quand nous (Ambassy ,  » paix à son âme », Président Samba et moi-même) avons symboliquement collé la toute première affiche de cet événement en versant, selon une tradition séculaire congolaise, à la terre (protectrice, selon le rite bantou, contre toute force d’anéantissement) un verre de bière en mémoire de ceux qui ont fait l’histoire de Zaïko et ont rejoint l’infinitude du temps. Deuxième moment émouvant, la réunion de GZF du 11 août aux alentours de 2h00 du matin. Réunion au cours de laquelle nous avons bouclé le « dossier voyage » du groupe, avec la satisfaction du travail accompli.

Pour cet événement GZF s’est doté d’un budget promotionnel avoisinant les 8.000 euros (campagne presse écrite, radio, 500 tee-shirts, tenues de musiciens, soirées promotionnelles…).

Le programme de la journée du samedi 7 septembre 2002 débuta à 8h 30 avec notre arrivée à l’Hôtel où étaient hébergés les musiciens. À 9h00, une première séance de travail eut lieu entre le staff de GZF(président Samba et moi-même) et le staff de notre groupe ( Président Président Jossart, chef Jimmy et chef Gégé). A 9h30, certains membres de GZF prendront en charge les musiciens et danseuses en vue de les relooker (salon de coiffure…). Et à 10h00 , une séance de travail à trois : Ma Béa na Kamba, Président Samba et moi-même pour l’achat d’une deuxième tenue pour la deuxième partie du spectacle.

À 10h30 , un coup de fil nous apprend qu’un musicien congolais projette d’enlever le soliste Daniel 6000 000 et le batteur Trocadéro afin de faire capoter le spectacle, dès lors il fallait les mettre immédiatement à l’abri. Vers 12h, je reçois un appel du Président Jossart qui venait lui-même de recevoir un coup de fil alarmiste : une campagne est menée au niveau de Château rouge comme quoi « le concert est à nouveau reporté.  » Nous avons, alors, décidé d’envoyer les cadres du groupe (Adamo, Doudou, Papy Cocson…), les lasers et les danseuses sur le terrain pour qu’ils soient vus.

Vers 13h00, nous (Président Samba, Degaulle Mulumba et moi-même) avons rendez-vous avec Lola Mwana Yogo et son agent pour qu’il signe son intégration au sein du groupe Zaïko et puisse faire, dans la soirée, sa première prestation en duo avec le président Jossart.

Autour de 15h00, le staff de GZF se réunit en séance de travail avec le producteur Félix Petit, puis vers 16h00, avec les agents qui devraient assurer la sécurité du Président Jossart. Dès 17h00, nous précédons à la distribution des invitations à la presse.

De 18h00 à 18h30, nous assistons au sound check ( la séance de balance) au Zénith avant de rentrer à la maison. Il est presque 23h00, quant un membre de GZF déjà présent au Zénith me téléphone pour me faire part de son inquiétude :  » la situation est préoccupante, il n’y a pas foule, au guichet, le fiasco se profile » me dit-t-il. J’arrive au Zénith vers 00h30, effectivement il n’y avait que 800 personnes et la grande salle deZénith en train de nous observer. C’est donc la grosse panique ; moi qui suis plutôt agnostique et laïc, j’ai commencé à évoquer le ciel sans savoir d’ailleurs envers qui j’adressais cette prière. La bonne surprise est venue vers 01h30 quand la salle s’est totalement remplie. Le moment fort de cette soirée est, à mon avis, l’entrée sur scène du Président Jossart. J’ai eu les larmes aux yeux en voyant cette foule immense entonner comme un seul homme le refrain de SOS Maya pour saluer et accompagner l’ arrivée du Président Jossart sur le podium.|Afriqu’Échos Magazine