C’est la bonne fée des classiques de la musique africaine. Entre ses mains, les photos jaunies et les cassettes en VHS, parfois en noir et blanc et au son grésillant retrouvent leur panache et leur pouvoir d’enchanter. 26 minutes durant, Chouna Mangondo Brute ressort, sur Télésud, les chansons cultes de la musique africaine des années 60, 70, 80 et 90. Bien lui en prit car, diffusée samedi à 18h30 avec rediffusion dimanche à la même heure, son émission Hits du passé est, pour la quatrième saison consécutive, le programme le plus suivi sur Télésud qui diffuse depuis Paris.
Ç’aurait pu être juste un rendez-vous des nostalgiques qui retrouvent des musiques qu’écoutaient nos parents ou encore celles qui ont bercé ou corrompu notre adolescence et notre jeunesse, que non. De Syli orchestre national de la Guinée créé sur décision de Sékou Touré aux Bantous de la capitale du Congo Brazzaville en passant par la sublime Bella Below, Abeti Masikini, Bembeya Jazz, Sam Fantomas ou encore Bébé Manga, Chouna Mangondo ressort avec vénération des classiques de la musique africaine. Toutes ces musiques témoignent des époques où le foisonnement des talents entraînait vers l’excellence à travers une diversité des styles qui ne laissait la moindre place à la monotonie.
Quand la présentatrice vedette de Hits du passé diffuse une vidéo de Zaïko des années 80, on ne découvre pas seulement un Jossart Nyoka Longo filiforme avec la chemise toujours bien ajustée sous le pantalon, mais aussi et surtout l’arrivée des Atalaku (animateurs) dans la musique congolaise. Il est aussi des émissions où l’on découvre une musique ivoirienne plus élaborée avec des instruments à vent, des mélodies de pure beauté, des duos mémorables.
Inévitablement, la comparaison avec les musiques d’aujourd’hui s’impose et elle est impitoyable, affligeante. Mais, Chouna ne se prend pas pour Fatou Bensouda la redoutable procureure de la très controversée CPI, elle ne cherche pas à opposer les époques mais à permettre aux mélomanes de se ré-imprégner d’un patrimoine à la valeur inestimable. Et pour cela, elle déploie sa légendaire faconde, en incarnant une Afrique authentique: bois noir préservé de l’hydroquinone, toujours en pagnes africains et sans surcharger un physique qui chante la beauté africaine.
À chacun de ses passages, la journaliste congolaise a la jovialité très communicative et les dédicaces, qu’elle égrène, la promènent dans des milliers de foyers où elle est reçue comme une hôte familière, porteuse des bonnes musiques et d’une gaité infinie.|Botowamungu Kalome(AEM)
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