Samyto : « L’état de santé de Madilu était préoccupant et il n’aurait pas dû rester longtemps en Afrique »

S amyto, c’est un nom rendu très populaire par les chanteurs Madilu, Papy Tex et Pépé Kallé à coups de mabanga (dédicaces) dans leurs chansons. Mais l’intéressé, pas économe de surnoms, demande qu’on l’appelle « Mukubwa Samyto Le Nécessaire de Schengen ». Ami, confident, Samyto était étroitement associé à la gestion de la carrière de Madilu et a vu du pays en compagnie de l’artiste : Allemagne, Belgique, Irlande, Suisse, Hollande, Gabon… Pour Samyto, en décidant de s’installer à Kinshasa et considérant ses antécédents médicaux, Madilu s’était condamné :

« Madilu était souffrant depuis plusieurs années et son état nécessitait un suivi médical pointu et permanent. Nous avions déjà connu une alerte en 2004. Suite à une invitation de Madame Edith Bongo, nous sommes partis à Libreville où il devait livrer deux concerts. La veille du premier concert, Madilu a saigné abondamment du nez et a dû passer la nuit à l’hôpital. Le lendemain, dans sa loge avant le concert, il saignait à nouveau. Il est monté malgré tout sur scène et après avoir interprété une seule chanson « Juste un peu d’amour », il dut renoncer car il saignait toujours et était très affaibli. Et comme son état ne s’améliorait pas, nous avions recouru à des guérisseurs locaux, sans succès. De l’hôtel, j’avais alors appelé Kinshasa pour demander conseil. On me recommanda de brûler un tissu et d’en faire inhaler la fumée à Madilu. Revenus en Europe, les médecins consultés ne diagnostiquèrent rien d’alarmant. Mais il fera une nouvelle crise moins d’une semaine plus tard en Irlande »

« Déjà, en 2002 quand l’album « Bonheur » était en gestation, Madilu avait été admis pendant deux semaines et demi aux soins intensifs de l’hôpital américain à Paris après avoir été victime d’un malaise en pleine séance d’enregistrement au studio Harryson. Toujours à la même période il avait piqué une autre crise dans sa chambre d’hôtel. Auparavant, il avait fait une crise dans un avion, et avait été hospitalisé en Belgique. Madilu n’aurait pas dû rester longtemps en Afrique puisque son était de santé nécessitait un suivi régulier dans un hôpital d’Europe ».

« J’étais son manager, son directeur artistique, son confident. On se disait tout. Je passais des vacances chez lui. On se disputait, même en présence de sa femme ou devant les gens et je partais souvent en colère. Mais, on se téléphonait tout de suite après et on se marrait. Je pourrais raconter plein de choses, mais j’avais passé un pacte avec Madilu de ne jamais dévoiler nos secrets. Malheureusement notre collaboration s’est arrêtée suite à une histoire d’argent et depuis je trouvais qu’il était mal entouré, mal conseillé. Il m’avait proposé à trois reprises de voyager avec lui à Kinshasa, mais j’ai décliné l’offre mais nous étions restés en très bons termes. Mon ami aimait la vie, l’ambiance, les femmes. Je me culpabilise un peu de l’avoir en quelque sorte lâché ». |Afriqu’Échos Magazine ( AEM )