Des plateaux de télévision à des scènes, Sarah Fiona, diplômée d’une école de journalisme, n’a pas résisté aux sirènes de la musique. Ce qu’elle considérait comme une passion dont elle se servait pour égayer la fin de ses émissions est finalement devenue son activité principale. Entretien avec AEM.
AFRIQU’ÉCHOS MAGAZINE: Vous avez été la productrice de votre dernier concert à l’Hôtel Venus à Kinshasa, qu’est-ce que vous en avez retenu ?
SARAH FIONA(SF): Ce n’est pas facile d’organiser soi-même un concert car il faut trouver une salle qui convient et un prix abordable. Ensuite, il faut mettre en place une campagne de publicité qui nous oblige à payer des taxes pour obtenir l’autorisation, de même pour le concert. Chaque banderole est payante, il faut aussi prendre en charge l’installation de la sono, la mise en place de l’éclairage, tout cela à mes propres frais. J’ai vite compris que sans sponsor, à Kinshasa, il n’est pas évident de produire un spectacle, c’est dur, très dur pour nous les débutants qui n’avons pas de sponsor
AEM: Lors de ce concert, vous avez interprété des chansons de Zaïko Langa Langa et de Langa Langa Stars, ça a dû surprendre le public ?
SF: J’aime beaucoup les anciens succès de Zaïko Langa Langa et ma mère était une grande fan de ce groupe. Mais j’écoute aussi les anciens succès de Koffi et de Bozi Boziana
AEM: Votre premier album a été accueilli plutôt timidement malgré une intense campagne médiatique…
SF: C’est normal que mon album Écrasement soit accueilli comme cela, puisque je venais à peine de commencer ma carrière musicale. J’ai osé avec ma force et du courage alors qu’à l’époque je n’étais pas encore connue comme je le suis maintenant. Beaucoup de chanteuses qui ont commencé avant moi sont incapables de sortir un album. Mais attention, ça n’a pas été un échec total, je commence à en récolter le fruit en terme de popularité. Je sais qu’ il me faut de la patience
AEM: Votre prochain album est déjà en chantier. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
SF: Je suis, effectivement, déjà en studio pour mon deuxième album qui va s’intituler Drôle de dame. Il va comporter 8 titres, dont 6 au style rumba et 2 au rythme coupé décalé et de l’afrobeat. Je travaille avec des anciens du groupe Quartier latin original, appuyés par Serge Kabangu et Mbetenge. Je suis l’auteure de mes propres chansons. J’ai, en effet, l’habitude d’écrire mes textes toute seule et concernant les compositions, c’est toujours moi avec l’aide de mon ami parolier Arly
AEM: Vous envisagez des featuring ?
SF: Je préfère taire, pour le moment, le nom du chanteur ou de la chanteuse avec lequel ou laquelle je ferai un duo.
AEM: Un mot sur le single Mon ange gardien …
SF: Cette chanson, dédiée à mon mari Prado, est juste une chanson promo de mon album en préparation.
AEM: Vous êtes une ancienne présentatrice de télé. Comment êtes-vous passée d’un plateau de télé à un studio d’enregistrement puis à une scène ?
SF: J’ai toujours rêvé de devenir chanteuse, j’avais été choriste à l’église Saint Barthélemy à Masina au sein de la chorale Metanoa dont le dirigeant s’appelait Way. Après mes études à l’Ifasic (Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication), j’ai créé une émission qui s’intitulait « Classe » qui privilégiait le genre documentaire. À la fin de mon émission, j’interprétais les chansons de mon invité et je recevais, à chaque fois, de nombreux appels téléphoniques des stars qui voulaient me recruter. Au début j’avais très honte de passer d’un plateau télé à un podium et c’est une déception amoureuse qui m’avait poussée à composer la chanson « 3 jours d’amour », mais je voulais garder cette chanson pour moi seule. Et le hasard a fait que je me suis retrouvée locataire dans une parcelle où il y avait un studio d’enregistrement, c’est de là que tout est parti.
AEM: Bénéficiez-vous du concours d’un manager ? et d’un producteur ?
SF: J’ai un manager qui s’appelle Julka Kalonji et un producteur camerounais M. Joseph Noudjou, c’est lui qui a produit mon premier album.|Propos recueillis par Jossart Muanza (AEM)