Une équation à résoudre, cette nuit, à Nantes avec Blaise Ndala

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L a Pax americana, vous vous en souvenez ? Cette idée américaine selon laquelle les États-Unis auraient la mission sacrée d’assurer la paix dans le monde. En 1945, ils y sont parvenus en assommant le Japon avec la bombe atomique. La République Démocratique du Congo fut concernée avec la présence dans le ventre de la bombe l’uranium extrait de son sein. 80 ans plus tard, la RDC victime de l’agression rwandaise se voit proposer la pax americana… contre ses minerais. Plusieurs lectures possibles de cette appétence américaine pour les minerais congolais notamment celle que va proposer, ce soir à Nantes, l’écrivain congolais Blaise Ndala qui y présente son roman L’équation avant la nuit, sorti aux éditions JC Lattès.

Mêler fiction et faits historiques, se faire côtoyer personnages issus de son imagination et des acteurs politiques et scientifiques ayant réellement existé, Blaise Ndala s’y prend si bien que son avertissement qu’il ne s’agirait que d’un roman ne tient pas face à la traction de l’esprit du lecteur qu’enclenche son récit. On y apprend notamment beaucoup sur la chasse à l’uranium congolais lors de la deuxième guerre mondiale.

Dans la forme, Blaise Ndala joue l’entomologiste en se saisissant des infimes gestes des personnages qu’il rend avec un brin de poésie : « Beatriz se laisse choir dans le fauteuil à bascule jouxtant la chaise qu’elle occupait tout le long du visionnage, se relève aussitôt. À l’ombre de l’immense tableau dont j’ai appris qu’il a été peint par son père, mon amie se tient droite, triture machinalement la mèche qui lui tombe sur l’épaule, le regard dans le vide. Elle se rassoit, la tête dans les mains, les coudes sur les genoux ».

Entre l’uranium tant désiré hier et le coltan ouvertement convoité aujourd’hui pour la pax americana, quid du pays fournisseur aujourd’hui dans la tourmente ? La réponse semble être donnée par l’auteur dans cette scène (page 41) où l’on voit une Amérique qui ne s’embarrasse pas des problèmes des faibles : « Une femme s’effondre les yeux ouverts, l’Amérique festive n’en a cure ».

Pour connaître la vraie pensée de l’auteur, rendez-vous ce mardi 7 octobre 2025, à partir de 19 heures, à la librairie Coiffard, près de la place Royale, à Nantes.|Botowamungu Kalome (AEM)