L ’Amérique vient d’ajouter 600 millions de dollars à des investissements précédents pour la réalisation du projet ferroviaire « Corridor de Lobito » qui partira de la Tanzanie à la ville portière de Lobito en Angola en passant par la République Démocratique du Congo et la Zambie. Cette somme porte à 4 milliards de dollars le total des financements américains pour ce méga projet auquel contribuent également l’Union européenne, le G7, des investisseurs privés occidentaux ainsi que des banques africaines. L’encore président américain Joe Biden l’a annoncé en personne à ses homologues des pays concernés lors de son unique voyage officiel en Afrique effectué en Angola du 2 au 4 décembre 2024.
Le président américain a qualifié ce projet de « révolution » et selon un officiel américain d’une « vitrine de la stratégie américaine face aux gigantesques chantiers d’infrastructures financés par Pékin avec l’objectif d’investir autrement (que la Chine), faire mieux, et pas forcément plus ». Et d’envoyer cette pique au géant asiatique : « Nous en voyons d’autres arriver avec de très gros chèques, construire beaucoup de choses, mais cela vient avec des taux d’intérêt élevés, avec des conditions vraiment difficiles et sans engagements pour la société civile des pays africains. »
Pour sa part, John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche est persuadé que le projet sera soutenu par Donald Trump, le prochain locataire de la Maison Blanche dès le 20 janvier 2025 : « Nous avons le fervent espoir que la future équipe (…) comprendra comment cela contribuera à plus de sécurité, de prospérité et de stabilité économique pour le continent ».
La partie ne s’annonce pas aisée face à la Chine prévient Mvemba Phezo Dizolele, expert au Centre d’études stratégiques et internationales, un institut de recherches basé à Washington : « Pour faire du Corredor de Lobito un réel succès, les États-Unis devront coopérer avec la Chine qui domine le secteur minier en RDC et en Zambie ».
Pour rappel, ce corridor permettra de relier l’océan indien à l’Atlantique par voie ferrée et de faciliter l’exportation de minerais stratégiques notamment le coltan dont la RDC posséderait plus de 70 % des réserves mondiales et dont la majeure partie la production est destinée à la Chine.
Par ailleurs le quotidien angolais O Pais énumère plusieurs aides dont l’Angola est bénéficiaire : « Un milliard de dollars pour la sécurité alimentaire, 229 000 dollars pour la rénovation du Musée national de l’esclavage à Luanda et 1 200 nouveaux accords commerciaux entre des entreprises africaines et américaines. »| Jossart Muanza (AEM)