Après l’or noir, l’Angola se tourne vers l’ « or vert »

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D’aucuns disent que les régimes de bananes représentent désormais l’« or vert» en Angola. Et pour cause, la baisse des prix du pétrole a particulièrement affecté le pays, deuxième plus grand producteur africain après le Nigéria. La diversification de l’économie devient alors une priorité. Sur un territoire deux fois plus vaste que la France, la priorité pour les autorités est d’exploiter 58 millions d’hectares de terres irrigables. À Caxito, dans la province de  Bengo une ferme hortofruiticole qui s’étend sur plus de 4.600 hectares contribue fortement à la production des 250 milliers de tonnes de bananes qui sont produites dans le pays. Outre son autosuffisance assurée, l’Angola est devenu un exportateur de ce fruit.

 «Nous considérons la banane comme notre «or vert, aussi bien pour sa valeur commerciale que pour sa valeur nutritionnelle et pour le revenu non négligeable qu’il procure aux familles. En effet, la banane contribue grandement à la diversification de l’économie. Je cite ici un exemple : les volumes de ventes de bananes pour le seul le périmètre irrigué de Caxito se chiffrent aujourd’hui à environ 100 millions de dollars par an. Et maintenant, le projet se tourne vers l’exportation de bananes en Afrique sub-saharienne, en particulier la République démocratique du Congo, pays vers lequel, en octobre 2015, nous avons déjà exporté environ 10 tonnes de ce produit », a déclaré João Mpilamosi, le président de Caxito Rega.

Les incitations gouvernementales pour le secteur agricole se traduisent par le développement de la formation, le microcrédit et le financement direct des projets d’irrigation. Néanmoins, beaucoup de petits agriculteurs continuent à recourir à des méthodes traditionnelles. L’investissement public a jusqu’ici porté sur les systèmes de transport et de distribution afin de rationaliser l’écoulement des produits locaux et de rendre la vente au détail plus accessible, dans un pays où une grande partie de la population vit avec moins de deux dollars par jour.

João Pedro Santos, le directeur général de la chaîne des hypermarchés Kero, affirme : «Trente-cinq pour cent de nos ventes concernent des produits locaux. Certains acteurs agricoles nationaux produisent déjà non seulement pour le marché local, mais aussi pour le marché international. En effet, des exportations s’effectuent déjà vers le marché régional africain avec des indicateurs clairs – qui sont évalués chaque mois ou tous les six mois, avec comme objectif, à court terme, d’étendre ces exportations au – delà du continent africain ».

L’objectif est d’atteindre les standards internationaux, notamment en matière de santé, ce que propose de faire la société Refriango – une entreprise de boissons gazeuses, de jus et de boissons sucrées qui emploie près de 4000 personnes,  leader sur le marché lusophone en Afrique. « Nos niveaux en termes de qualité, y sont pour beaucoup… Nous avons été la première industrie alimentaire à obtenir le certificat ISO 22000. Les laboratoires travaillent inlassablement. D’où l’homologation de ces laboratoires avec, à la clé, l’attribution des certificats internationaux », se félicite le directeur exécutif, Estevão Daniel.

Environ 11 millions d’œufs importés dernièrement ont été déclarés impropres à la consommation pour non-respect des nouvelles réglementations en matière de santé. Il y a maintenant des parts de marché pour 27 produits différents afin de stimuler la production nationale. Elizabeth Dias dos Santos, administrateur du Groupe Diside, souligne : «il est de notre responsabilité de veiller à la santé publique, car avant d’être producteurs, nous sommes avant tout des consommateurs. En tant que consommateurs et producteurs, il nous incombe d’informer nos consommateurs sur la qualité, la validité et la crédibilité des produits locaux. »

Le développement économique est vulnérable du point de vue de la logistique, du réseau des transports et de l’organisation des fournisseurs. Ce sont des questions qui rendent la dynamique de l’industrie locale plus complexe. Ceci d’autant plus que le potentiel naturel de ce pays, dont l’économie est essentiellement basée sur la production du pétrole, est tellement divers face aux défis auxquels ce dernier est confronté.|Jossart Muanza (AEM)

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