Bonga à Nantes : Fabuleux, badin et… toujours vert

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Gros paradoxe pour un concert africain : Jeudi 8 novembre 2012, dans la salle Paul Fort à Nantes, le chanteur angolais Bonga a livré un concert somptueux. Le tiers de la salle a dansé durant tout le concert tandis que le reste du public était littéralement capté par la voix rauque du chanteur. Et pourtant, de tout le concert, le chanteur n’a pas lui-même esquissé le moindre pas de danse. L’âge du capitaine n’est pas en cause, le chanteur, à 69 ans, qui est toujours vert, a promené avec indolence et majesté son physique qui trahit un passé d’athlète de haut niveau : le corps bien droit, allure altière et les pas bien ajustés.
Accompagné d’une guitare, d’une basse, d’un accordéon et d’une batterie, Bonga est posté à côté des congas, armé d’un harmonica et d’un dikanza ou reco reco (un mètre de bambou strié sur lequel il frotte avec une baguette). D’une chanson à l’autre et quelquefois dans une même chanson, le chanteur passe d’un instrument à l’autre. L’artiste s’affiche comme le meilleur ambassadeur du semba, ce rythme ancestral d’Angola qu’il porte au pinacle.

Tout le long du concert, une évidence se dégage : la voix éraillée de Bonga donne une âme à cette musique qui porte des siècles d’histoire, une histoire faite des déchirements, des meurtrissures mais également d’une large palette des valeurs culturelles et richesses artistiques autour desquelles s’est bâtie l’identité angolaise. Que le chanteur s’évertue à sauvegarder et à promouvoir.

Généreux dans son art, entre deux chants, Bonga parle de l’Angola, de l’Afrique, de la vénération des anciens, de la bonne cuisine française, des différences culturelles, de la vie des couples, de l’éducation des enfants… Le tout avec humour et avec un ton badin qui crée une affinité entre le chanteur et son public. Au point de faire dire au musicien : « Vous m’avez fait énormément plaisir, je reviendrai à Nantes même si les tourneurs refusent de me programmer une nouvelle fois ».|Botowamungu Kalome (AEM)

  • Un bonheur et un plaisir contagieux du chanteur Bonga. Yeeehhhh Maestro| Photo © AEM
    Un bonheur et un plaisir contagieux du chanteur Bonga. Yeeehhhh Maestro| Photo © AEM