Dinastar Shango : « Madilu s’était fait ami du domestique de Sam Mangwana pour approcher ce dernier »

A rtiste-musicien installé à Mulhouse (France), Dinastar était l’ami et le confident de Madilu System qui lui avait transmis un principe de vie qu’il a hérité lui-même de Grand Maître Luambo Makiadi : « Ne jamais divulguer les confidences faites par un ami, même si votre amitié vole en éclats ». Des confidences faites par Madilu, Dinastar les garde pour lui mais révèle quelques aspects intéressants des débuts du chanteur et de sa personnalité :

« Son idole était Sam Mangwana et c’est bien lui qui lui avait donné envie de faire carrière dans la musique. Pour approcher son idole, Madilu System s’était lié d’amitié avec le domestique du chanteur. Il faisait alors l’école buissonnière pour passer son temps avec son ami domestique, afin de pouvoir écouter Sam Mangwana chanter. System avait beaucoup de respect pour ses aînés dans la musique. Dans sa voiture, il écoutait plus la musique des anciens : Grands Maquisards, Vox Africa, Grand Kallé, OK Jazz, African Fiesta Sukisa de Dr Nico, African Fiesta National de Seigneur Rochereau, Wendo, Bantous de la Capitale… »

« Dans la vie de tous les jours, on passait de bons moments à parler politique, à analyser la musique congolaise actuelle, à se poser des questions sur le phénomène des églises dites de réveil. Madilu passait aussi son temps à regarder les DVD des pièces de théâtre (les Maboke) et téléphonait beaucoup. À part cela, c’est un doux euphémisme de dire que son péché mignon était les femmes… Mon grand était un bon vivant, un bon vivant qui ne tolérait cependant aucune immixtion dans sa vie conjugale ».

  • Madilu System à Mulhouse, le 14 juin 2005| Crédit photo; ©Dinastar Shango
    Madilu System à Mulhouse, le 14 juin 2005| Crédit photo; ©Dinastar Shango

Madilu : « À chaque fois que j’entre en studio, Grand Maître Franco m’apparaît en rêve »

Très proche de Madilu System, dont il était par ailleurs le conseiller artistique, Dinastar Shango est sonné par la disparition de celui qu’on appelait aussi Grand Ninja. 48 heures après nous avoir envoyé son témoignage, il a recontacté la rédaction d’Afriqu’Échos Magazine pour nous livrer de nouvelles anecdotes :

« Je n’en reviens toujours pas, je ne réalise toujours pas que Madilu est mort, j’ai du mal à le croire et à l’accepter ! Et des anecdotes affluent dans mon esprit comme celle-ci : Madilu me disait souvent qu’à chaque fois, qu’il entrait en studio pour enregistrer un album, le Grand Maître Franco lui apparaissait la nuit en rêve ».

« Je voudrais saisir également cette occasion pour démentir la très vieille rumeur de la plaie incurable à une jambe qui se racontait sur Madilu. Je peux témoigner qu’à plusieurs fois, chez lui, quand il faisait chaud, en été, il était toujours en short et torse nu, car, il aimait bien caresser son ventre. En Été 2005, il s’était acheté un short, un tee-shirt blanc et une paire de baskets et se promenait dans les rues piétonnes du centre ville de Mulhouse. Dans le train, en première classe, quand on voyageait, à la moindre gêne il enlevait ses chaussures et ses chaussettes, retroussait son pantalon et parfois demandait qu’on lui masse les pieds pour être soulagé. Je n’ai donc jamais vu une quelconque plaie sur les parties visibles de son corps ».| Afriqu’Échos Magazine ( AEM )