L’orchestre « Les Bantous de la Capitale » lancé pour la célébration de son 60ème anniversaire

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Resté un des rares et derniers gardiens vertueux de ce patrimoine africain et mondial, l’orchestre Les Bantous de la Capitale a récemment réajusté sur la tête de la rumba congolaise sa couronne de la reine des courants musicaux de l’Afrique centrale et sans doute au-delà. C’était à l’occasion d’un concert livré lors de la célébration du 59ème anniversaire de l’indépendance de la RDC. Sur la place de la gare de Kinshasa, il s’était agi d’un événement issu de la collaboration entre deux festivals Rumba Parade et FIRE (festival international de la rumba et de l’élégance), deux organisations qui militent pour l’inscription de la Rumba congolaise sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité et la pérennisation de ce style musical prisé tant au niveau continental qu’international.

Cette production a réuni quelques ténors de la musique de la RDC : Félix Wazekwa, Werason, Pépé Félly Manuaku ainsi que des groupes venus du Zimbabwe (Edith Weutonga), du Congo-Brazzaville (Bantous de la Capitale) et de l’Angola (Cearte). Pour les Bantous de la Capitale, cette prestation est un prélude à la célébration du jubilé de ses 60 ans d’existence.

Forte d’une délégation de 15 personnes conduite par les doyens Passi Mermans et Ricky Malonga, le groupe de Brazzaville a livré, le 30 juin, un spectacle de haute facture. Alternant les chansons en styles rumba et salsa, l’orchestre a tenu en émoi tout le public par la qualité de sa prestation rappelant les grands ensembles des Amériques latines. Les musiciens ont tour à tour interprété le salsero de Brazzaville, Comité Bantous, Isabela, Congo na biso et Kadjiko. Certains de leurs collègues de Kinshasa tels que Wazekwa, Guvano, Jean Goubald n’ont pas manqué de manifester leur admiration à l’endroit des musiciens des Bantous de la capitale pour leur dextérité et leur maitrise de l’art de l’Orphée.

Pour rappel, les Bantous de la capitale vont célébrer le 15 août 2019 leur 60ème anniversaire et plusieurs activités sont prévues pour donner du lustre à cet événement. C’est dans ce cadre qu’une délégation des Bantous de la capitale, conduite par le doyen Edo Ganga a rendu visite au président Denis Sassou N’Guesso pour lui faire part de cette célébration et ils ont obtenu la promesse du soutien du gouvernement congolais.

A cette occasion, l’orchestre va se produire dans la capitale lors de la fête de l’indépendance le 15 août, qui coïncide avec l’anniversaire de l’orchestre et va également effectuer une grande tournée à l’intérieur du pays avant la tournée internationale.

En sus, selon les informations recueillies auprès du vice-doyen de l’orchestre, Passi Mermans, le soliste qui avait remplacé Papa Noël en 1963, les Bantous de la capitale vont mettre sur le marché du disque un Best of de quarante chansons parmi les plus emblématiques de leur longue carrière et qui sera produit par la Maison 2 Rives production.

Créé le 15 août 1959, l’orchestre « Les Bantous de la capitale » a pour figures tutélaires, outre Edo Nganga, le seul survivant, Jean-Serge Essous, Nkouka Célestin, Nino Malapet, Daniel Loubelo « De la Lune », Pandi Saturnin, les pères fondateurs. A côté d’eux, on peut citer Dicky Baroza, Jacques Dignos, André Arobo et Damien Evongo, qui ont été à la création de ce mythique orchestre.

Le style musical des Bantous de la capitale est une synthèse de plusieurs styles tant locaux : African Jazz, Ok Jazz et Rock’a Mambo qu’internationaux : français et afro-cubain.

Durant ces 6 décennies, les Bantous ont écumé des festivals tels que le 1er Festival mondial des Arts nègres à Dakar en 1966, le 1er Festival culturel panafricain d’Alger en 1969, le 11ème Festival mondial de la jeunesse et des étudiants à Cuba en 1978, le 2ème Festival culturel panafricain de Lagos en 1977 ainsi que la tournée artistique à Cuba en 1974-1975. Les Bantous se sont produits dans près d’une cinquantaine de pays à travers le monde notamment en Europe, en Afrique et aux Amériques.

D’excellents et talentueux musiciens, qui ont marqué l’histoire de la musique congolaise moderne,  ont fait partie de cette longue épopée tels que les souffleurs : Essous, Nino Malapet, Michel Ngoualali, Jean Marie Kabongo ; les chanteurs : Edo Ganga, Célestin Kouka, Mulamba Mujos, Pamelo Mounka, Kosmos Mountouari, Lambert Kabako, José Missamou, Théophile Bitshikou, Pambou Tchikaya, Simon Mangouani ; les solistes : Dicky Baroza, Gérry Gérard Biyela, Passi Mermans, Nedule Papa Noël,  Samba Mascot ; les bassistes : Céli Bitshou, Alphonse Taloulou ; le batteur : Ricky Malonga.

Parmi les œuvres intemporelles des Bantous, on peut citer quelques-unes : Mama Adèle, Basili koyokana, Rosalie Diop, Comité Bantous, Makambo mibale, Masuwa, Choisis ou c’est lui ou c’est moi, Isabelle, Congo na biso. |Herman Bangi Bayo (AEM), Kinshasa – RDC