Nous avons l’habitude de l’appeler «oncle Baz ». Tout court. Pour faire court. Depuis les années Mobutu. Plus exactement au sein de la rédaction du journal Salongo, à Kinshasa sur la 10ème rue Limete, quartier industriel. Même rue où habitait Tabu Ley Rochereau qu’il fréquentait assidûment. Oncle Baz ? Véritable globe trotter difficile à coincer à la rédaction. Matinal comme pas un. À peine assis, il gratte le papier. À peine terminé, il est parti. Toujours sur ses pieds, jamais sur ses fesses, comme disent les profs du journalisme à propos du bon reporter. Les autres confrères se pointent quand lui s’en va déjà. À défaut de constater son absence. Bazakana Bayete, un journaliste difficile à coincer à la rédaction du quotidien de Bondo Nsama, alors tout puissant éditeur et chouchou de Mobutu. Comme un savon glissant entre les doigts du chef de rubrique. Dans la couverture de son secteur de prédilection, la musique et les musiciens, oncle Baz nageait comme un poisson dans l’eau. Puisant de précieuses infos même chez les requins qui dictaient leur loi dans les milieux boueux de la musique congolaise.
Ses écrits ? De savoureux reportages mais aussi des piques irritants. Même Franco serait monté sur ses grands chevaux à la lecture d’un de ses articles dithyrambiques ! Oncle Baz, c’est un style coulant, à la portée de monsieur tout le monde. Une plume alerte qui vous ouvre les yeux sur les bons côtés et les réalités cachées de la musique congolaise moderne. Et sur les mondanités de la société kinoise. Son sourire et sa gentillesse constituent des armes redoutables. Ne vous y méprenez pas. Il vous espionne ! Au-dedans comme au dehors…
En témoigne son (énième) autobiographie.