Sam Bokolombe : le couple qui l’a accusé de fraude électorale en garde à vue, la troisième accusatrice en fuite

Avatar photo
Le député Sam Bokolombe

« Déterminé à sauver l’honneur de toute une vie », le député Sam Bokolombe a porté plainte contre le couple qui a diffusé, dans les réseaux sociaux, une vidéo dans laquelle il l’accuse de fraude électorale. Dans sa quête de la vérité, la justice a appréhendé et mis en garde à vue le couple accusateur sommé de donner les preuves de leurs allégations endossées sans la moindre réserve ni vérification par la Céni. La troisième accusatrice sur la vidéo, qui est en fuite, a la particularité d’être… l’ex-épouse et la mère de quatre enfants du responsable à Basakunsu du parti ADUR de Sam Bokolombe. Pour « parfaire » ce procès en sorcellerie, la centrale électorale a ajouté des accusations : « (…) d’incitation à la violence envers les agents électoraux et d’actes de vandalisme de matériel électoral ». Le 9 janvier 2024, à 15h49, un recours de Sam Bokolombe a été formellement déposé sur le bureau du président de la Céni, sans réponse formelle.

Un infime détail peut parfois suffire pour se faire une idée de la rectitude morale et intellectuelle d’une énorme mécanique qui revendique la probité, l’honnêteté et l’impartialité. La victoire   de Félix Tshisekedi reconnue effective par la Cenco valait pour Denis Kadima une canonisation. Les hommes en soutane ont , bien évidemment, noté de nombreuses irrégularités mais en en minimisant l’impact sur le résultat final. Depuis, les législatives sont passées par là et la Céni laisse voir des comportements qui posent question. La commission électorale assume, en effet, le fait d’être allée ramasser dans les réseaux sociaux une vidéo accusatrice pour invalider sans sommation un candidat.

Diverses investigations convergent vers les mêmes indiscrétions : la commission qui a établi la liste de 82 invalidés était infiltrée, infestée, sous influence. Aux pressions politiques externes, Denis Kadima s’est épuisé, en plus, à traquer des errements internes et se serait confronté à des limites « objectives ». Le président de la Céni est ainsi parvenu à régler le dossier Justin Kalumba mais pas d’autres cas identiques. 

 Selon que vous êtes puissant ou misérable ? 

Denis Kadima s’est fixé une règle qu’il a déclamée : « Trouver à qui profite le crime et sanctionner afin de moraliser le processus électoral ». Une seule vidéo met en cause Sam Bokolombe alors que l’on peut en recenser des dizaines concernant l’élection présidentielle. Comment la Céeni pouvait alors reposer l’invalidation de Sam Bokolombe sur cette base et fermer les yeux concernant les candidats à la présidentielle y compris le vainqueur proclamé ? La centrale s’en défend : « Les irrégularités concernant la présidentielle n’ont pas été décisives ». Sauf que, concernant le bureau de vote où l’on accuse Sam Bokolombe d’avoir bourré les urnes, le concerné n’arrive même pas en tête et l’annulation des résultats de ce bureau n’aurait pas empêché (non plus) son élection.

Devant l’absence de réponse à son recours, au moins pour lui notifier les griefs retenus contre lui, Sam Bokolombe va saisir la cour constitutionnelle avec comme conseil Maître Kaluba Dibwa Dieudonné… par ailleurs ancien président de la cour constitutionnelle.

Dans les facultés de droit, on le dit on le redit aux étudiants : « Mieux vaut libérer mille coupables que condamner un seul innocent ».|Botowamungu Kalome (AEM)