Suisse: nuit de gala étincelante pour les 40 ans de l’indépendance d’Angola

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11 novembre 1975 – 11 novembre 2015 : voici 40 ans que l’Angola accédait à son indépendance après  5 siècles de colonisation portugaise. Sous le thème «Indépendance, Paix, Unité nationale et Développement», les festivités pour commémorer l’événement en Suisse ont été marquées par une soirée de gala à Martigny, en terre valaisanne. À l’invitation de l’ambassadeur d’Angola, Osvaldo dos Santos Varela, les Angolais étaient nombreux à faire le déplacement, ce samedi 14 novembre 2015, dans la magnifique salle Bonne de Bourbon.

À 20 heures et demi, la soirée a débuté avec l’exécution d’Angola avante, l’hymne national angolais entonné en choeur par l’assistance. S’en est suivi la projection, sur écran géant, de la vidéo Bem vindo à Angola qui donne un bref aperçu des projets réalisés dans ce pays. L’ambassadeur prit ensuite la parole pour rappeler brièvement les années noires de guerre civile qui éclata au lendemain de l’indépendance. Un conflit qui avait impliqué les trois mouvements de libération nationale et connu l’invasion des armées étrangères, dont la redoutable armée sud-africaine alors sous le régime de l’apartheid, avec ses corollaires : les massacres des populations, la désolation, le chaos, l’exode massif des populations, la destruction des infrastructures dans tout le pays. Le diplomate s’est, donc naturellement, félicité des «avancées spectaculaires» enregistrées depuis l’instauration de la paix en 2002 dans différents domaines : construction et réhabilitation des routes, ponts, écoles, assainissement, eau, électricité, transports et communications … soulignant que « l’Angola a réalisé en dix ans ce que d’autres auraient fait en 100 ans. » «À ce jour, le pays a su maintenir sa stabilité macro économique en dépit de la crise liée à la chute du prix du pétrole» a assuré l’ambassadeur qui s’est dit confiant en l’avenir. «Un défi que le gouvernement angolais entend relever grâce à la diversification de la production et de l’économie» a-t-il souligné. Le diplomate angolais a également évoqué, au passage, «le rôle majeur que l’Angola, en sa qualité de membre non permanent au Conseil de sécurité des Nations-Unies, joue dans la région des Grands lacs, déchirée, encore aujourd’hui, par des conflits fratricides». Il a ainsi loué les efforts que les autorités de son pays ne cessent de déployer en vue de rétablir la paix dans la région.

Dix minutes plus tard, la partie culturelle de la soirée démarra avec la prestation de la chorale de la communauté angolaise de Zürich, The Kuziem Singers Gospel. Outre l’interprétation d’une série de chants, le groupe a présenté une pièce de théâtre intitulée Dr Kandimba. La scène, qui a captivé l’assistance, se passe à l’époque coloniale. Elle raconte l’histoire d’un médecin sous-payé, qui – en dépit de ses qualifications – touche le salaire d’un infirmier. Une situation qui, à la longue, va le pousser à mobiliser des nationalistes en vue de réclamer l’indépendance auprès du colon… Le personnage a été incarné merveilleusement par Marco Raúl. Une prestation vivement ovationnée.

À 21h30, soit vingt minutes avant le repas, le public eut droit à un autre moment de détente : un défilé de mode traditionnelle. Parées de leurs superbes tenues traditionnelles, les femmes, représentant les 18 provinces du pays, se sont succédé sur le podium sous les applaudissements nourris de l’assistance. Un pêcheur et un tireur à l’arc, arborant le pagne angolais, avaient complété le tableau.

Pour couronner le tout, deux artistes, venus tout droit d’Angola où ils font un carton, ont tour à tour investi la scène pour un show époustouflant. À 22h30, Kyaku Kyadaff monta en premier sur scène et embarqua les mélomanes dans un voyage musical à travers l’Angola, avec un répertoire constitué de ses propres tubes et des chansons nostalgiques d’autres artistes angolais. Entre ballade, kizomba, semba, kuduro, rumba et soukouss, l’artiste communie harmonieusement avec le public….

Cette parfaite communion a atteint son paroxysme quand, à son tour, Ary, chanteuse à la voix puissante, pleine de fougue, prit les rênes. Cette bête de scène a électrisé la salle et enchaîné des tubes pour maintenir le public sur la piste tout au long de sa prestation. Un moment donné, Ary descendit du podium et rejoignit les invités pour former une file dont elle prit la tête. Elle mèna ainsi la danse en faisant avec eux un petit tour de la salle. Dans cette ambiance, tout le monde aurait aimé que la diva restât jusqu’à la fin de la soirée, hélas, le temps était chronométré. La chanteuse devait, en effet, céder la place aux D’J Relâmpago et Derreck qui ont assuré, sans interruption, jusqu’aux environs de 3 heures du matin, heure à laquelle les lampions devaient s’éteindre. De par sa qualité irréprochable, cette soirée de gala aura tenu ses promesses.  | Jossart Muanza (AEM), envoyé spécial à Martigny (VS)