Principal challenger de João Lourenço, candidat à sa propre succession, pour les élections du 24 août prochain, le leader de l’UNITA Adalberto Costa Júnior a dévoilé quelques-unes de ses promesses électorales : le retour immédiat à l’élection présidentielle au suffrage direct, les réformes de l’État, les réformes de la constitution, la réduction des pouvoirs du président de la République…Pour remporter la bataille électorale, le plus grand parti d’opposition s’est allié au Bloc Démocratique, avec Pra-Já Servir Angola et la société civile au sein d’une plateforme.
La restructuration du secteur de la justice fait partie des réformes envisagées par le candidat de l’opposition notamment avec la création d’un tribunal électoral, indépendant du pouvoir exécutif. Le président de la République nomme les juges, leur donne des ordres. Il n’y a pas d’indépendance du pouvoir judiciaire ». Qui soutient que « le MPLA a peur : le gouvernement a modifié la constitution en octobre de l’année dernière, la loi électorale en novembre de la même année, la loi sur l’inscription des électeurs, la loi sur la presse et vient d’adopter une loi qui interdit pratiquement les sondages ». Pour Costa Júnior, depuis l’arrivée au pouvoir de João Lourenço en 2017, « les dérives autoritaires se sont accentuées »
« Pas que des cousins africains ou des politiquement proches en guise d’observateurs. »
Lors de sa rencontre le 6 juin dernier avec Rita Laranjinho, la directrice pour l’Afrique de l’Union européenne, le président de l’UNITA a plaidé une fois de plus en faveur de la présence d’observateurs non seulement africains : « Envisager de n’amener en Angola que des cousins africains avec lesquels on a une proximité politique ou idéologique ne semble pas être une garantie de crédibilité ». Et de rappeler que « lors des précédentes élections, le gouvernement a montré qu’il n’avait pas grand intérêt à la présence d’observateurs internationaux. C’est pour cette raison que les autorités tardent à les inviter ».
« Les Angolais d’abord »
Pour sa part, le président du Bloc démocratique, Filomeno Vieira Lopes, a déclaré le mardi 3 juin 2022, à Benguela, que son parti a coalisé avec le Front patriotique uni (FPU) en vue de « sortir l’Angola des sentiers du monopartisme déguisé » ainsi que des failles et des dérives comme « la non-tenue des municipales et la gestion des finances publiques sans le contrôle de l’Assemblée nationale. » Évoquant le projet de société du FPU, il a souligné que celui-ci visait entre autres à faire profiter des richesses du pays aux Angolais. Ce membre de la coalition de l’opposition a rappelé que la démocratie n’était pas la seule préoccupation de leur camp : « Nous voulons aussi résorber la famine et le chômage parce que les potentialités économiques de l’Angola doivent profiter aux Angolais, ce qui n’est pas le cas actuellement ».
Même son de cloche chez Abel Chivukuvuku, un autre membre de la coalition FPU, ancien cadre de l’UNITA et ex-fondateur de la coalition CASA-CE, actuellement à la tête de Pra-Já Servir Angola lors de l’une de ses dernières sorties médiatiques : « Nous transmettons un message de foi et d’espoir, j’appelle ceux qui souhaitent l’alternance, parce que les choses vont mal, à voter pour le Front patriotique uni».
Ces élections se préparent sur fond de crise économique car, l’Angola continue de faire face à une situation économique, financière et sociale difficile, qui a débuté fin 2014 – avec la crise pétrolière – et s’est aggravée en 2020, en raison de la pandémie du Covid 19 . | Jossart Muanza (AEM)