Point final pour Eduardo dos Santos inhumé hier à Luanda. Aux obsèques de l’ancien Président angolais, des chefs d’État et de gouvernement en exercice, des dirigeants honoraires…étaient présents. La mort d’un grand de ce monde sonne toujours comme une interpellation envers ses pairs, successeur(s) encore en vie.
Difficile voire quasiment impossible de faire l’économie des locutions latines qui défient le temps comme « Sic transit gloria mundi » en français « Ainsi passe la gloire du monde » et « Memento mori » et son succédané hominem te esse (souviens-toi que tu vas mourir car tu n’es qu’un homme).
Des locutions empreintes de sagesse éternelle qui devraient servir de fil d’Ariane à nos princes. Des locutions qui devraient tenir lieu d’antidote à tout absolutisme avec ses corollaires corrosifs que sont la patrimonialisation du pays et de ses ressources, l’instrumentalisation de tous les leviers régaliens de l’État et la caporalisation subséquente de tous les agents de l’espace public de l’État. Résultat, mandataire finit par rimer avec propriétaire du…pays avec droit de vie ou de mort sur les citoyens devenus sujets voire objets. Avec la généralisation des élections-alibi ou des scrutins rituels, les dictatures d’hier se muent en démocratures. Mais, cette forme, comme le dit Victor Hugo n’est que le fond qui remonte à la surface.
La mort est là comme pour rappeler le caractère éphémère et évanescent du pouvoir. On aura beau se croire super puissant, invulnérable, inoxydable, inaltérable, on n’est qu’un homme. D’où, cette autre locution latine tirée de l’Ecclésiaste : « Vanitas vanitatum et omnia vanitas » (vanité des vanités et tout est vanité).
Sénèque, philosophe atemporel, peut inspirer positivement ceux de nos chefs d’État qui ont accompagné leur ancien collègue à sa dernière demeure: « La vie est une pièce de théâtre. Ce qui compte, ce n’est pas qu’elle dure longtemps, mais qu’elle soit bien jouée ». Amen ! |José Nawej