Le défi de jouer, demain, à guichets fermés à Paris La Défense Arena pourrait ne pas être relevé, mais qu’importe, le chanteur Fally Ipupa aligne les grandes salles et les salles mythiques parisiennes à des intervalles plus réduits comme personne avant lui dans la musique congolaise. Une forme de grâce et de magnétisme semblent porter l’artiste qui aimante les fans, les femmes particulièrement. Et pourtant, en dehors de l’album Tokoss disque d’or et des titres comme l’irrésistible « Eloko oyo », «Liputa », « Associé », les chansons de Fally Ipupa se suivent et se ressemblent, comme son chant. Ses pas de danse, ses déhanchements routiniers et ses chorégraphies, à des détails près, sont les mêmes depuis quasiment ses débuts. Ce samedi 25 novembre 2023 Fally va-t-il sortir de sa zone de confort et proposer un spectacle neuf, original ?
Emmanuel Macron, président de la 7ème puissance mondiale, emmené par Fally Ipupa est passé des lambris et Ors de la République du palais de l’Elysée à un bistrot sans faste d’un quartier populaire de Kinshasa. Un fait inédit qui participe à la légende d’un chanteur qui fait se demander si ce ne sont pas cette aura et son attirance physique qui donnent une impression de romantisme à ses chansons, somme toute, ordinaires. Et c’est sans doute là la magie Fally, mais va-t-elle opérer indéfiniment sans que l’artiste ne se renouvelle ? Pas sûr.
Demain sur la scène de U Arena, on verra probablement les danseuses couvrant à peine leur intimité se tortiller comme un ver sous le soleil, oscillant entre le sensuel et le vulgaire en trémoussant leurs postérieurs comme des toupies des camions en furie. Fally risque de faire, pardon de refaire, du Fally dans son registre de séducteur lascif déroulant un répertoire qui, d’un concert à l’autre, ne bouge pas trop.
En priant secrètement que Fally surprenne les mélomanes au-delà de ses fans absolus affublés de l’étrange vocable à l’intonation belliciste « warriors » à l’opposé du charme que dégage l’artiste.|Botowamungu Kalome (AEM)
