Tchizé dos Santos, fille de l’ancien président angolais José Eduardo dos Santos, vient d’engager un avocat pour s’opposer au débranchement des machines qui maintiennent son père en vie et pour « éloigner » son ex-épouse Ana Paula dos Santos, qu’elle et sa soeur soupçonnent de vouloir « accélérer » la mort de l’ancien chef de l’État, hospitalisé depuis le 23 juin dernier dans un état critique dans une clinique de Barcelone, en Espagne.
«Je ne leur permettrai jamais qu’on débranche les machines alors que mon père est vivant, son cœur bat normalement, son cœur va bien, n’a pas eu d’infarctus, n’a pas eu d’accident vasculaire cérébral » a écrit Tchizé dos Santos sur son compte Instagram. L’ire de cette fille de l’ancien président viserait le médecin João Afonso qui accompagne l’ancien président depuis plusieurs années qu’elle accuse de préparer l’opinion publique à la mort de José Eduardo dos Santos et de convaincre la famille pour que l’illustre patient soit débranché. Cette épineuse question a été au centre d’une réunion entre la famille de l’ancien président angolais et le corps médical du centre Teknon. À cette occasion, Carmen Varela, l’avocat engagé par la fille de l’ancien président avait précisé que « les filles Isabel et Tchizé dos Santos étaient les seules représentantes légales de leur père et qu’elles ne voulaient pas que les appareils soient débranchés. Car selon elles, cette situation « pourrait avoir été provoquée de manière intentionnelle ».
Des soupçons d’empoisonnement pèsent également sur ce dossier en plus d’une enquête ouverte sur le fait que les secours avaient été appelés seulement 15 minutes après la chute dont Eduardo dos Santos a été victime à son domicile de Barcelone. Après sa prise en charge, les médecins ont tenté, en vain, de sortir Eduardo dos Santos du coma et des « lésions irréversibles » auraient été détectées au niveau du cerveau. Autre précision qui aurait son importance : l’ancien PR continuerait de respirer sans assistance.
Pendant ce temps, l’actuel président angolais João Lourenço lors de sa dernière visite officielle à Lisbonne a déclaré, dans une interview aux médias portugais, qu’il suivait la situation « de très près » et assuré s’être entretenu au téléphone avec Ana Paula dos Santos épouse de l’ancien président. Tete António, le chef de la diplomatie angolaise, devrait justement se rendre en Espagne au chevet du malade, sur instruction de João Lourenço. Une manière pour ce dernier de rassurer sur le bon état de ses relations avec son prédécesseur. Interrogé également sur les actions de la justice qui avaient visé les membres de la famille de dos Santos, son successeur s’est voulu clair : « La lutte contre la corruption ne vise pas les individus, ce n’est pas contre les familles, c’est contre quiconque impliqué dans les affaires de corruption ». Cette réponse faisait aussi écho à un message audio diffusé sur les réseaux sociaux par Tchizé dos Santos qui a fait part de « la déception que son père ressentirait à l’égard du MPLA et de l’actuel président angolais » qu’elle suspecte de vouloir tirer des dividendes politiques de cette situation pouvant aller jusqu’à « s’exhiber, avec le drapeau du MPLA sur le cercueil » de José Eduardo dos Santos.| Jossart Muanza (AEM)