Angola : les filles de dos Santos s’opposent au rapatriement de la dépouille de leur père

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Tschizé dos Santos et Isabel dos Santos, les deux filles de l’ancien président angolais, décédé vendredi 8 juillet 2022 à Barcelone, en Espagne,  ont saisi la justice espagnole pour empêcher le rapatriement de la dépouille de leur père en Angola conformément à « la volonté du défunt ». Les deux sœurs réagissent ainsi au programme élaboré par le gouvernement angolais dont « plusieurs de ses membres, ainsi que le procureur général de la république ont été envoyés pour ramener la dépouille en Angola et pour des funérailles nationales contrairement à la dernière volonté de l’ancien chef de l’État d’être enterré en Espagne ». Ce n’est pas le seul front de la bataille entre ces protagonistes, la famille accuse, en outre, le régime de Luanda d’avoir empoisonné l’ancien président et a obtenu des autorités judiciaires espagnoles qu’une autopsie soit pratiquée.

Dès l’annonce de la disparition de son prédécesseur, le président João Lourenço s’est prononcé sur les obsèques et sur les démêlés judiciaires d’Isabel dos Santos qui fait l’objet des poursuites pénales pour détournements : « Notre objectif est d’organiser les funérailles et nous ne voyons aucun intérêt à empêcher un Angolais vivant à l’étranger de venir dans son pays. Peu importent les circonstances, nous comptons sur la présence de tous, sans exception aucune ».

Victime collatérale du deuil national de 7 jours décrété par le gouvernement, deux jours après son ouverture, l’Expo Uíge 2022, la foire agropastorale et industrielle a dû fermer ses portes et les manifestations culturelles, sportives et culturelles ont été suspendues sur tout le territoire national.

Le bilan de José Eduardo dos Santos alimente les discussions, certains encensent l’ancien président considéré comme l’architecte de la paix, un bon leader, qui mériterait des hommages dignes de son rang, tandis que d’autres évoquent un régime de prédation et du népotisme en ajoutant que son jour était arrivé et que les activités déjà entamées auraient dû être maintenues.

Même la mort n’aura pas réussi à créer l’unanimité autour de José Eduardo dos Santos.|Jossart Muanza (AEM)