
L es violences sexuelles commises sur les femmes congolaises par l’armée et la rébellion rwandaises ne sont pas juste des exactions de la part des éléments incontrôlés, il s’agit bel et bien d’une arme de guerre savamment pensée et utilisée par leurs auteurs ». L’indifférence assommante de la communauté internationale face à ce drame devient insoutenable pour les femmes congolaises presqu’autant que ce drame : « Nous avons le sentiment qu’à cause du génocide rwandais, Paul Kagame et les Rwandais ont reçu le permis de violer et de massacrer impunément en RDC » ont déclaré plusieurs femmes congolaises venues participer à un « Congrès international de la femme noire » en région parisienne. Même si ça n’était pas l’objet principal de ce congrès, c’était l’un des messages forts que les Congolaises ont fait passer lors de cette rencontre.
Honorine Christine Bokashanga Kwete, juge au tribunal de commerce de Kinshasa/Matete et Bestine Kazadi Dibatala, avocate et écrivaine, présentes à ce congrès sont formelles : « Les viols sont pensés par les hiérarchies militaires afin d’anéantir la résistance des populations locales. Les violeurs savent que le mari, le père ou le frère d’une femme violée est moralement très atteint, anéanti et du coup n’a plus la force de s’opposer à la force occupante ». Les femmes violées ne sont pas mieux, car elles se sentent souillées, leur vie conjugale est fragilisée… les dégâts sont considérables aussi bien physiquement, moralement que socialement, ont rappelé les deux Congolaises qui ne comprennent pas l’absence d’une réaction conséquente de la communauté internationale.
Elles étaient, en effet, une trentaine, ces femmes congolaises, venues de la RDC pour participer la semaine dernière au « Congrès international de la femme noire » qui traitait de la question du leadership féminin et du travail en réseaux. Elles étaient juge, avocat, ex- ministre, ex-député, bénévole associative, paysanne, écrivaine, artiste, chef d’entreprise… Une délégation diversifiée qui a été remarquable dans la défense et la promotion du leadership féminin en RDC aussi bien dans les affaires qu’en politique ou encore sur le terrain social. Quand on sait comment, quelquefois, ce pays a été représentée d’une manière presque loufoque à l’étranger, c’était édifiant de voir ces femmes toutes de talent, posées ou percutantes, brillantes ou méthodiques décortiquer la place et le rôle de la femme.
Ces femmes ne parlaient pas d’une même voix comme un groupe coaché pour faire du lobbying primaire ou de la propagande à deux balles, elles ont proposé et croisé leurs regards avec des femmes d’autres pays, avec leurs différences et leurs convergences sans tabou. Même si cela est évidemment accessoire, ces femmes issues de groupes politiques différents, pour ne pas dire opposés, ont vécu et travaillé en bonne intelligence en évoquant plutôt avec humour les gué-guerres PPRD – MLC ou PPRD –RCD.
Une implication exemplaire de l’ambassade de la RDC
Il fut une époque où nous avions qualifié l’ambassade de la RDC à Paris de « ligablo », petite échoppe dont l’activité principale était la « vente » juteuse de passeports . Cette époque semble révolue (pourvu que ça dure) sous la houlette du chargé d’affaires a.i Jean Samba Buesso qui en avait clairement fait le pari. Même s’il y a eu quelques couacs inévitables, l’ambassade a géré, d’une manière professionnelle, le séjour de la délégation avec tout ce que cela induisait et sans oublier de faire une promotion de la RDC à travers la présentation de divers documents dont certains rarissimes. Le chargé d’affaires a.i a personnellement passé deux après-midi sur les lieux pour veiller à ce que tout se passe bien et pour épauler ses collaborateurs et régler avec eux les différents impondérables.
Mention spéciale également au centre culturel de l’ambassade pour son implication dynamique durant le congrès mais également dans l’accompagnement des congressistes : Litoma, Mavuanga Samy, Itela et Ndona ont assuré comme on dit vulgairement.
Très appréciée aussi la présence discrète et efficace de Mayuma Kassenda Louise et Makonga Nkety, respectivement directeurs de cabinet adjoints du président de la République et de Madame Olive Lembe Kabila, qui – à leur façon – ont veillé à l’unité de la « famille » afin que la parole de la femme congolaise et de la nation congolaise porte… À notrer enfin que les délégués avaient été prises en charge par la présidence, les services de la première dame, le ministère de la culture, le ministère de l’enseignement primaire et secondaire, la ville de Kinshasa… Olive Lembe Kabila est cependant celle qui a soutenu la participation du plus grand nombre.|Botowamungu Kalome (AEM), Paris