Surnommé le poète, Simaro Masiya est l’un des plus grands auteurs-compositeurs de la musique congolaise, adulé, presque vénéré, grâce à ses phrasés poétiques empreints de sagesse et d’enseignements. De son vrai nom Simon Lutumba Ndomanueno, il est né à Léopoldville (l’actuelle ville de Kinshasa), le 19 mars 1938, de Pierre Mbaki, maçon de profession et de Marie Kitala. Dans cet entretien accordé à AEM, l’artiste retrace un parcours de plus d’un demi-siècle de carrière.
AFRIQU’ÉCHOS MAGAZINE(AEM) : Comment êtes-vous venu à la musique ?
LUTUMBA SIMARO MASIYA(LSM) : Dès mon adolescence, je m’intéressais à la musique, je côtoyais des guitaristes comme Jhimmy l’Hawaïenne et Raymond Braink. Cependant, c’est Jean Kalonji, un vieux guitariste qui a fait la guerre de 40-45, qui m’avait initié à la guitare. Ensuite, c’est Tanglin qui m’a poussé à faire de la musique car c’est lui qui m’a amené dans Micra Jazz en 1958, un orchestre du quartier dans la commune de Saint Jean, l’actuelle Lingwala.
AEM : Qui y avez-vous trouvé ?
LSM : Joseph Mayala dit José Magnol (fondateur), Raymond Brainck (lead guitare), Casino Mutshipule(guitare d’accompagnement), André Menga, Tanglin, De Piano et Tchade (chant), Pecos Tuka (Maracass), Kavena Mbuta ko dit Zorro(Tumbas). Et moi j’y jouais la guitare d’accompagnement. Le groupe n’avait malheureusement sorti aucun disque.
AEM : Vous n’êtes resté qu’un an à Micra Jazz…
LSM : En 1959, J’ai intégré l’orchestre Congo Jazz de Gérard Madiata où j’ai trouvé Mbeisha, De Piano, Baguette, José Magnol, Michaux, Bazeta, Fidèle, Tachodi Tanglin, Checain Lola, Gaspy Luwowo, Mutombo et Henri Bowule.
AEM : Quelle est votre première chanson ?
LSM : Simarocca qui est sortie aux éditions Esengo. Elle a été suivie par deux autres Muana etike et Lisolo ya ndaku. Ces deux tubes m’ont fait découvrir aux mélomanes et mis sur orbite.
AEM : Comment êtes-vous arrivé dans l’OK Jazz ?
LSM : José Bukasa « le beau gars », Mujos et Piccolo Tshamala ainsi que Jean-Jean Tshipatshima venaient souvent assister aux concerts de Congo Jazz et ils ne cessaient de me solliciter pour rejoindre l’O.K Jazz. Mais le jour où Jean-Jean est venu me dire que Franco avait besoin de moi, je me suis posé la question de savoir si j’étais capable de jouer dans un aussi grand orchestre. J’avais le trac mais les choses se sont bien passées et j’ai rejoint l’OK Jazz en janvier 1961, en remplacement du guitariste Léon Bombolo dit Bolhen, parti créer Negro-Succès. Quelques temps après nous sommes allés à Bruxelles pour des enregistrements pour le compte des Éditions Surboum de Grand Kallé.
AEM : Au retour de Bruxelles, certains musiciens ont quitté l’orchestre, comment Franco avait fait pour le remonter ?
LSM : À notre retour, effectivement, Mujos (chant), Albino Kalombo (cuivres), Isaac Musekiwa (cuivres) ont quitté l’orchestre. Ce fut un coup dur car Mujos était un élément majeur et un grand auteur. Mais le vide fut comblé par le retour des anciens dont Vicky Longomba, Edo Nganga, Delalune et Brazzos.
AEM : Vous n’avez pas été de partir avec eux ?
LSM : Chacun avait ses raisons, peut-être avaient-ils leurs rémunérations insuffisantes. Donc, je n’avais aucune raison de les suivre surtout que je venais à peine d’intégrer l’orchestre et que Franco m’avait donné l’opportunité de découvrir l’Europe. Quant à Mujos, ça pouvait être le succès récolté par ses chansons qui lui avait monté à la tête. Toutes ses chansons faisaient fureur et il était au firmament. Kwamy et Mujos étaient de très grands chanteurs et auteurs mais Franco apportait du sien dans leurs œuvres. Quand on prend la chanson comme Décision eleki makasi de Kwamy, Franco y avait placé des commentaires, ce qui laissait penser que c’était son œuvre. Même dans certaines de mes œuvres, il s’est tellement investi que les gens croient que c’étaient ses compositions.
AEM : En 1967, le groupe a enregistré de nouveaux départs…
LSM : Un moment donné, le secrétaire particulier du président Mobutu, le capitaine Denis Ilosono est venu à la rescousse des musiciens c’est-à-dire leur doter des moyens pour améliorer leurs conditions sociales. Bon nombre de musiciens sont effectivement partis pour former l’orchestre Révolution : Kwamy, Mujos, Duclos, Boyibanda, Brazzos, Dessoin, Isaac Musekiwa, Tshamala Picollo, Christophe Djali, Popol, Payne. C’était à l’absence de Franco qui se trouvait en Europe. Informé par Jean-Jean de ces défections, il lui posa la question de savoir si moi aussi j’avais quitté. Jean-Jean lui répondit que j’étais resté, il lui dit de me demander d’attendre son retour. En réaction, il sortit la chanson pamphlet Mbanda na nga a changer modèle. Et pour remonter l’orchestre, il initia le concept des concerts inter-zones. On faisait des tournées dans toutes les zones de la ville de Kinshasa et cela avait récolté un franc succès et remonté la cote de l’orchestre. Parmi ceux qui étaient partis, certains avaient reçu des voitures de luxe, mais moi j’avais préféré rester piéton et fidèle à Franco. Plus tard, ils sont redevenus piétons comme moi. Il y avait eu pourtant beaucoup de tentations : certains m’avaient proposé une Vespa, des voitures et d’autres des équipements de musique pour quitter Franco, mais j’étais resté fidèle.
« On m’a proposé plusieurs fois de l’argent, des voitures et des équipements de musique pour que je quitte Franco »
AEM : En 1969, vous êtes allé pourtant enregistrer aux éditions Vévé.
LSM : Pas du tout, j’avais tout simplement envie de faire valoir mes talents d’auteur-compositeur mais l’OK Jazz ne m’offrait pas cette opportunité. C’est pourquoi, j’ai fait des enregistrements à l’insu de Franco pour le compte des éditions Vévé tout en restant dans l’OK Jazz. C’était le premier disque de cette édition. Ma chanson Okokoma mochristo avait cassé le box office, partout les gens la fredonnaient. S’il fallait quitter Franco, je l’aurais fait peut-être lorsqu’il avait acheté des voitures de marque VW Sirocco à Ndombe et Mavatiku alors que moi je n’en avais pas. Je n’ai jamais éprouvé de la jalousie.
AEM : Après, Verckys vous a proposé avec Youlou Mabiala des voitures pour créer votre propre orchestre et vous aviez refusé.
LSM : On m’avait proposé une seule voiture mais avec Franco j’ai eu plusieurs voitures de luxe et j’en ai acheté d’autres avec mon propre argent. Donc, je ne pouvais pas le trahir pour une histoire de voiture.
AEM : Pourquoi avoir monté l’orchestre Mi ?
LSM : Ce n’était qu’un orchestre d’accompagnement en dehors de l’Ok Jazz qui était la propriété de Franco. J’avais envie de faire éclore mon talent de compositeur et j’ai fait recours à certains musiciens avec qui on évoluait dans l’OK Jazz sans quitter l’orchestre. J’ai obtenu l’aide de mon ami Paul Kabayidi pour réaliser mes œuvres. C’est la série des chansons Lisano ebandaka, Na lifelo bisengo bizali te aux éditions La Musette de Charles Lukelo. Le succès de ces chansons avait bousculé l’OK Jazz à tel point que Franco est allé se plaindre auprès de la Soneca, à l’époque c’est Grand Kallé qui en était le Président.
AEM : Mais à un certain moment, vos rapports ont failli se rompre.
LSM : C’est suite à un article publié dans un journal où l’on posait la question : « Pourquoi Simaro n’est pas riche ? » Franco a cru que c’est moi qui avais commandité l’article. Après investigation, il finira par savoir que ce n’était pas moi mais plutôt ses détracteurs.
AEM : Et la première fois que vous avez manifesté votre mécontentement ?
LSM :C’était en Europe, on devait se rendre aux États-Unis pour y livrer un certain nombre de concerts. J’ai appelé Makoso et Delo Pedro, je leur ai dit que je n’irai pas. Ils sont allés le rapporter à Franco. Franco me dit que si je ne partais pas les journalistes allaient spéculer. Je lui répondis que si je ne leur disais rien, sur quoi allaient-ils spéculer ? Et Franco sortit pour la circonstance la chanson Mbala liboso muasi aloba na nga non.
AEM : Une fois rentré à Kinshasa, qu’avez-vous fait ?
LSM :J’ai retrouvé les musiciens restés à Kinshasa et je les ai sensibilisés pour se remettre au travail. C’est là que j’ai découvert Lassa Carlito que m’avait présenté Céli Bitshou qui à l’époque collaborait avec Verckys. Je l’ai auditionné et après je l’ai intégré dans le groupe. Je lui ai donné la chance d’interpréter mes chansons Affaire Kitikwala et Maya, des compositions d’une belle facture artistique et technique et ce fut le départ fulgurant pour lui. Avec le succès récolté, l’orchestre était invité partout. Les gens sont allés apporter l’album à Franco à Bruxelles. Il a réuni tous les musiciens et leur a fait écouter notre album. Il souligna la qualité du travail reprochant aux musiciens qui étaient avec lui en Europe d’errer au lieu de travailler.
AEM : Cela a suscité des rumeurs selon lesquelles vous vouliez vous approprier l’orchestre.
LSM : Effectivement, certaines personnes sont allées dire cela à Franco surtout parce que le président Mobutu m’avait invité dans une tournée à travers toute la République. De mon côté, les gens m’ont même apporté de l’argent à Un deux trois pour que je puisse créer mon propre orchestre, mais comme les autres fois, j’ai refusé l’offre.
AEM : Vous avez tout de même fini par quitter l’OK Jazz.
LSM : Je suis resté plus de 30 ans fidèle à l’orchestre ç’avait été au prix des sacrifices que les gens ont voulu ignorer. C’est la somme de plusieurs divergences entre moi et les héritiers de Franco qui m’a poussé à quitter l’OK Jazz.
« Kwamy était un ami et un frère pour Franco. Ils arrivaient même à partager un même lit lorsque la femme de Franco était partie en Europe. »
AEM : Vous qui avez été l’un de plus proches de Franco, dites-nous quels étaient la nature de ses rapports avec Vicky Longomba ?
LSM : C’étaient des rapports amicaux et fraternels avec des périodes de frictions comme dans toute relation. Au départ, Vicky était un aide-comptable aux Éditions CEFA mais il chantait de temps en temps. Il a ensuite rejoint Franco, Rossignol, Essous, Edo, Célestin, Dessoin, Delalune et Brazzos pour créer l’orchestre OK Jazz. On l’appelait « la voix angélique ». Leur première brouille avait éclaté lors du voyage de Bruxelles pour agrémenter la Table Ronde. Au retour, il fut viré de l’orchestre et Franco est resté seul maître à bord. Il a réintégré l’OK Jazz en 1962 avant de le quitter à nouveau suite à des démêlés financiers avec Franco. Contacté par le président Mobutu lors de la campagne « Votez vert ! », Franco avait bénéficié d’un cachet conséquent et il a rétribué les musiciens qui l’avaient accompagné. Vicky n’ayant pas participé exigeait sa part en tant qu’administrateur. Franco refusa de la lui donner car selon lui c’était sa propre œuvre et il l’a enregistré avec ses propres frais. C’est ainsi que Vicky est allé créer l’orchestre Lovy du Zaïre. Franco lui avait quand même acheté des instruments et lui avait demandé de choisir quelques musiciens pour démarrer ses activités. J’étais parmi les musiciens choisis par Vicky, mais j’ai refusé car je ne pouvais pas trahir Franco. Lors de sa maladie, Franco a mené des démarches auprès de la présidence de la République pour qu’on l’évacue en Europe. À sa mort, l’orchestre OK Jazz l’a aussi honoré. Cela montre à quel point Franco était resté fidèle à leur amitié malgré les divergences.
AEM : Et Kwamy ?
LSM : C’était un ami et un frère pour Franco. Ils arrivaient même à partager un même lit lorsque la femme de Franco était partie en Europe. J’ai trouvé Kwamy dans l’OK Jazz où il a réalisé des chefs-d’œuvre. Le jour où il avait annoncé son départ pour rejoindre Rochereau, Franco était affecté car il l’aimait beaucoup. Kwamy composa « Belinda » et « Matondo », une diatribe contre Franco. Et Franco avait répliqué avec ‘’Course au pouvoir et Chicotte’’. Malgré cela, en temps de malheur, Franco a toujours répondu présent.
AEM : Vous n’avez jamais écrit des chansons pamphlet ?
LSM : Ce sont ceux qui en ont l’habitude qui s’y prêtent. Quelqu’un qui est habitué à insulter les femmes, même face une jolie dame, cherchera toujours de petits défauts pour le faire. Moi je suis chantre et peintre de la société : je chante l’amour, l’argent, la mort et je prodigue toujours des conseils. Lorsque je compose, il m’arrive de m’autocensurer.
« Le duo Tabu Ley – Sam Mangwana est l’un des plus marquants de notre musique »
AEM : Quels sont les chanteurs-interprètes qui vous ont marqué ?
LSM : Ils sont nombreux mais je citerais le cas de Jo Mpoy. Il a commencé par la musique pop et il a été révélé par la chanson Hélicoptère de Céli Bitshou et d’autres de Freddy Mayaula. J’appréciais beaucoup son timbre vocal. Le jour où l’on s’apprêtait à partir en Europe, je l’ai vu entrer avec Diatho Lukoki à Un deux trois, et j’ai dit à Franco voilà le chanteur dont je te parlais. Franco me demanda le même jour de lui proposer de voyager avec nous. C’est comme ça qu’il a été recruté dans l’OK Jazz. Arrivés à Bruxelles, lors de notre premier concert dans la salle Madeleine, Jo Mpoy a récolté un franc succès surtout de la part de la gent féminine. Après, je lui ai confié l’interprétation de Kadima et tout est parti pour une grande carrière. En Angola comme au Cameroun, il a chanté sans micro dans des stades devant un public nombreux. Quant à Sam Mangwana, après le départ de Youlou Mabiala qui interprétait la chanson Mabele, il a fait pleurer des gens lors de concerts. Une fois, on jouait chez Papa Moleka, Sam est venu chanter là où était assis feu le général Bumba, ce dernier ne put se retenir ; il demanda à son aide de camp de lui apporter la mallette et il remit de l’argent à Sam. Et le duo Sam et Rochereau est l’un de plus marquants de notre musique. Il y a également Josky Kiambukuta, mon petit. Il m’a contacté en 1964 pour me proposer ses chansons. Je lui ai dit que je composais seul mes chansons mais en l’écoutant je lui ai promis qu’un jour il allait chanter avec nous dans l’OK Jazz. Après son parcours chez docteur Nico, Rock’Africa et Continental, il a atterri dans l’OK Jazz. Il voulait rejoindre Rochereau, mais je l’ai convaincu de venir dans l’OK Jazz. Il suffit d’écouter son répertoire et les œuvres qu’il a interprétées pour se rendre compte de la dimension de son talent. Un autre grand talent c’est Ntesa Dalienst, il avait un timbre vocal particulier. Lors de notre passage au Gabon, on l’avait transporté en tipoye (chaise à porteurs). Ses prouesses dans la chanson Muzi a fait qu’à chaque boutique où l’on entrait en Europe, on nous demandait : « voulez-vous la chanson Muzi ? »
AEM : Et quelles sont vos chansons qui vous ont les plus marqué ?
LSM : Je ne saurai choisir quel est l’enfant que j’aime le plus parmi tous mes enfants. Je suis un auteur et Dieu m’a donné le don d’écrire des chansons. J’ai beaucoup écrit : Nalifelo bisengo bizali te, Ebale ya Zaïre, Maya, Affaire ya Kitikwala, Mabele et tant d’autres sont des chefs-d’œuvre.
AEM : Et les guitaristes ?
LSM : Je citerai Tino Baroza, le professeur car c’est lui qui a formé Nico, Déchaud, Dicky et tant d’autres. Il est allé faire ses preuves jusqu’au Cameroun où une mort tragique a mis fin à sa fulgurante carrière. Non seulement il excellait à la guitare, il était multi instrumentiste, chanteur et grand compositeur avec son œuvre mythique Jamais kolonga’. Je ne peux évidemment oublier de citer Franco, Nico, Papa Noël, Damoiseau, Guvano, etc.
AEM : Vous avez cité des solistes, et les accompagnateurs, les bassistes ?
LSM : En ce qui concerne les accompagnateurs, je citerai Brazzos, Déchaud, Makosso et Gégé Mangaya. Je dirais tous les orchestres qui ont adopté le style Odemba comme Negro succès, Conga Jazz, Co-Bantous, leurs accompagnateurs devaient jouer comme Simaro, donc ils appartiennent à mon école. Quant aux bassistes et contrebassistes, je citerai Delalune, Roitelet, Mwena, Brazzos, Deca, Shaba Kahamba. Avec une note particulière pour Céli Bitshou, il a apporté une touche originale et a changé le style de l’OK Jazz en amenant plus de punch à la basse.
« Parmi les guitaristes de la nouvelle génération, Olivier Tshimanga sort du lot »
AEM : Et ceux de la génération intermédiaire ou actuelle ?
LSM : Il y a plusieurs bons guitaristes comme Manuaku, Souzy Kaseya, Popolipo, Rigo Stars, Alain Makaba, Godé Lofombo et d’autres que je n’ai pas cités. Mais pour la nouvelle génération, je ne vois pas tellement. Il y a un seul jeune qui sort du lot, c’est Olivier Tshimanga. Après ses études à l’INA, il a rejoint l’orchestre The Best où je l’ai découvert lors d’une prestation. Il avait accepté d’intégrer les Bana OK et je l’ai amené en Europe. Après la tournée, il voulait rentrer au pays mais le sort en a décidé autrement. Aujourd’hui il s’en sort très bien et vit de son art.
AEM : Avez-vous un album en vue ?
LSM : À l’occasion de mes 75 ans d’âge, j’avais confié à une maison de production basée à Paris, mon album intitulé Encore et toujours qui, jusqu’à présent, n’est pas encore sorti ; mais j’ai vu des banderoles annonçant sa sortie prochaine.
AEM : Pourquoi votre dernier album Salle d’attente où vous avez fait intervenir Papa Wemba, Manda Chante, Ferre et Mbilia Bel n’a-t-il pas connu un franc succès ?
LSM : C’est par manque de promotion. Aujourd’hui pour faire connaître une œuvre, il faut payer les chaines de télévision pour qu’elles passent les clips.
AEM : Vous n’avez jamais envisagé de faire un best of de vos chansons ?
LSM : Tout cela demande de l’argent. Si on prend l’exemple de Rochereau, n’eut été le général Dabira, le coffret de son best of n’allait pas sortir. Nous avons des amis qui ont de l’argent et qui aiment notre musique mais il n’y a personne pour mettre la main dans la poche pour nous soutenir.
AEM : Quels sont vos projets ?
LSM : J’ai un nouvel album en chantier qui s’intitule Ma prière. J’implore Dieu de pardonner mes péchés et de pardonner à tous ceux qui m’ont causé du tort.■ Propos recueillis par Herman Bangi Bayo(AEM), Kinshasa, RDC