RDC/Présidentielle 2023 : Félix Tshisekedi va affronter Marthorel Diangenda, petit-fils de Kimbangu

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Nantes 18 février, 19 heures passées. Face à plusieurs caméras, mitraillé par un crépitement des flashes, Martholet Diangenda serein comme une statue de Boudha, vient d’installer une section de son parti Défi Kongo et répond à une dernière question de la presse, une question à l’air anodin mais qui va déboucher sur une grande annonce : « Votre parti va-t-il présenter des candidats aux prochaines élections ? », « Oui », « À tous les échelons ? », « Oui », « Y compris à la présidentielle ? », « Oui, je serai candidat à la présidentielle ». Difficile d’évaluer les chances de ce futur candidat pas connu sur le terrain politique, mais à défaut de parier sur sa victoire, son électorat « naturel » potentiel pourrait représenter des voix qui risqueraient de manquer à un des favoris, notamment le président sortant Félix Tshisekedi. Sous réserve que Denis Kadima, le président de la Commission nationale électorale indépendante ne choisisse de « nommer » plutôt que de proclamer les vrais résultats.

 

C’est au pas de charge que le jeune parti « Défi Kongo » avance vers les échéances électorales prévues en fin d’année. Son président fondateur Marthorel Diangenda se déplace lui-même pour installer section par section. À Nantes, en France, le référent local Crispin Lukombo a élaboré un programme qui a prévu la présentation de l’idéologie, des statuts, des idéaux, des ambitions du parti et des échanges avec les 200 personnes présentes. Sur le fondement idéologique de Défi Kongo, son numéro un s’est empressé de prévenir toute juxtaposition avec l’église kimbanguiste : « Il y a Kimbangu le prophète et Kimbangu le héros national. Kimbangu a passé 30 ans en prison, recevant quotidiennement 120 coups de fouet parce qu’il avait engagé une action militante courageuse en s’opposant à un système politique d’asservissement des Congolais. C’est ce combat, cette résistance et toute l’idéologie qu’il nous a léguée qui fondent notre action. »

L’arrivée de Martholet Diangenda sur la scène politique renforce le constat d’une présence importante des « fils et filles de », ce que tente de repousser le président de Défi Kongo : « Je ne viens pas en politique ‘en fils de Diangenda’ ou en ‘petit-fils de Kimbangu’, je suis juste un Congolais qui constate que le Congo va mal et les Congolais encore plus mal à cause de l’impérialisme un terme extensible qui désigne notamment l’argent, la finance qui achète tout, qui tue, qui corrompt les consciences… Il nous faut réformer l’individu, la famille, la société, l’État. Permettez-moi de rêver, car nous avons l’obligation impérieuse de servir la vérité dont nous avons conscience, c’est cela le kimbanguisme politique que nous voulons inventer ».

C’est donc tout naturellement que Martholet Diangenda a martelé cette autre dimension du credo de son parti : « Je vous aime tous dans votre diversité et même ceux qui ne partagent pas la foi ou la théologie kimbanguiste ont leur place au sein de Défi Kongo ».|Botowamungu Kalome (AEM)